L'été commence à peine et les habitants de la calanque de la Redonne sont déjà à bout. Le petit havre de paix, se révèle être un véritable enfer dès que le thermomètre grimpe. "Dans la calanque, il doit y avoir une quarantaine de places de stationnement, explique Nathalie Huertas, présidente du comité d'intérêt de quartier de la Redonne. Mais l'été, ce sont environ 200 à 300 voitures qui passent, cherchent une place et ont des difficultés pour faire demi-tour vu la configuration des lieux. Le tout avec des gens agressifs et parfois violents." D'ailleurs, il y a peu, un altercation entre visiteurs et riverains s'est soldée par une personne dans le coma. Sur les petites plages, plutôt familiales habituellement, aussi l'ambiance est tendue. "On n'en peut plus, déplore Jo, un habitant. C'est un endroit merveilleux, mais qui se transforme en cauchemar. On se fait insulter dès que l'on dit quelque chose. Parfois même menacés. Il y a de nombreuses dégradations, notamment sur les bateaux. Le soir, des bandes de jeunes viennent et le matin on retrouve des détritus partout." Les riverains ont donc décidé de monter au créneau. Ils ont manifesté leur mécontentement, il y a quelques jours, banderoles au point. "Les habitants des calanques voisines nous ont rejoins car ils vivent les mêmes choses, poursuit la présidente. L'été c'est l'enfer. Nous avons été reçu par le maire. Nous ce que l'on demande, c'est un barrage toute la semaine et pas seulement le weekend." Les samedis et dimanches, la calanque de La Redonne n'est, en effet, accessible qu'à pied. Les véhicules sont priés de rester stationnés avant la grande descente jusqu'au village."Ce qui dissuade beaucoup de personne de venir, explique Nathalie Huertas. Car après une journée passée à prendre la soleil, remonter c'est décourageant. Et le week-end, cela se passe beaucoup mieux qu'en semaine. Il y a des promeneurs, des familles, mais c'est plus serein. "
Un barrage filtrant quotidien?
Du côté des autorités, le maire de la commune Michel Illac a entendu le cri d'alarme des riverains et dit se saisir du dossier. "J'ai alerté le sous-préfet et les services de l'État de cette problématique, explique-t-il. Les gendarmes d'Istres vont intervenir sur demande en plus de ceux de Carry. Nous reconduisons également le dispositif mis en place l'année dernière". À savoir deux policiers municipaux supplémentaires, exclusivement dédiés à la calanque. "Nous avons aussi, jusqu'au 31 août, des renforts de gendarmerie. Un escadron de Maison Alfort va rester dans les locaux mis à leur disposition vers la gare. Et comme cette année, de nombreuses manifestations sont annulées, ils seront eux-aussi, entièrement présents pour nos calanques." Quant à la question d'un barrage filtrant quotidien, le maire ne se dit pas opposé à l'idée. "Nous réfléchissons avec l'équipe municipale à la mise en place de moyens complémentaires aux dispositifs de l'Etat. Il faut trouver le compromis entre l'accès à la calanque et la quiétude des riverains. C'est un très beau lieu, il doit rester tranquille et serein. Nous devons nous préoccuper de tout ce qui viendra pénaliser la tranquillité." Une réunion doit avoir lieu, en mairie, le 21 juillet prochain à propos du dispositif complémentaire que la Ville envisage, barrage filtrant ou pas. Les riverains seront ensuite informés du choix fait.
Ecoutez les interviews de Nathalie Huertas, présidente du CIQ de La Redonne, de Claudie et Jo, des habitants et de Michel Illac, maire d'Ensuès.
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