Maroc : les conversions au Christianisme crispent

2008-12-28 3

Ils portent des prénoms musulmans comme Mohammed ou Ali, et pourtant, chaque dimanche ces chrétiens marocains célèbrent discrètement la messe au grand dam des islamistes et l’oeil suspicieux de la police.
« Nous sommes un millier dans une cinquantaine d’églises indépendantes à travers les grandes villes du royaume », explique Abdelhalim, coordonnateur de l’église évangéliste marocaine. « Comme nous sommes tolérés mais pas reconnus nous devons, pour des raisons de sécurité, agir comme une organisation clandestine. Dès qu’une église dépasse les vingt fidèles elle se scinde en deux », explique ce médecin de 57 ans, converti il y a 16 ans alors qu’il vivait à l’étranger. Revenu au pays il y a sept ans, il est étonné du nombre croissant de conversions. « Au début des années 90, nous étions 400, il y a quatre ans, autour de 700 et aujourd’hui nous dépassons le millier », dit-il.
La plupart appartiennent à la classe moyenne, sont employés dans le secteur privé ou ingénieurs, mais il y a aussi des artisans, des femmes au foyer, des étudiants et des jeunes chômeurs.
Aujourd’hui, il y a ainsi sept églises libres à Marrakech, six à Casablanca, cinq à Rabat et même une à Laâyoune, chef lieu du Sahara occidental.
http://www.rap125.com
« La télévision et Internet sont des moyens très efficaces et dans mon église un militaire est devenu chrétien grâce à la chaîne Al Hayat », explique Youssef, 30 ans. « Pour beaucoup d’entre nous, l’Islam est perçu comme un carcan social et non comme une véritable foi, et le Christianisme comme une religion de tolérance et d’amour », ajoute cet homme d’affaires converti à l’âge de 19 ans, suivi en 1994 par toute sa famille. Selon lui, 60% sont devenus chrétiens par des contacts personnels, 30% par la télévision et Internet et 10% par des missionnaires.