Et si, dans toutes les villes de France, les statues de Colbert étaient déboulonnées, les châteaux, lycées, places et rues Colbert débaptisés ? En France, l'un des principaux ministres d'Etat de Louis XIV (1619- 1683) est l'une des cibles des mouvements de protestation et de revendication qui manifestent ces jours-ci après la mort de George Floyd, tué à Minneapolis par un policier le 25 mai. Colbert dans la ligne de mire de la Ligue de défense noire africaine "A l'Assemblée nationale il y a la statue de ce gros fils de p... de Colbert qui a écrit le Code noir (texte de 1685 qui régissait la vie des esclaves dans les colonies, ndlr)", a ainsi lancé samedi, lors de la manifestation parisienne de soutien, notamment à la famille d'Adama Traoré, Egountchi Béhanzin, leader de la Ligue de défense noire africaine.
Cette vague, s'attaquant à des symboles parfois oubliés de l'Histoire, est mondiale. Dimanche, à Bristol (Angleterre), la statue d'Edward Colston, un marchand d'esclaves mort au XVIIIe siècle, a été renversée puis jetée à la rivière. Un buste de Léopold II, l'ex-roi des Belges, a été vandalisé ce week-end à Tervuren, près de Bruxelles, et mardi, la ville d'Anvers a décidé de retirer d'un square de la ville une de ses statues.