Pour ceux qui ne sont pas encore en âge de mesurer tout le tragique de la situation, Emmanuel Macron restera sans doute, dans la mémoire de nos enfants, ce jeune président qui, un soir de semaine et en pleine période scolaire, annonce la fermeture des écoles. Tout était si sombre, si inquiétant jeudi que l'on a d'abord un peu partagé leur joie : voir nos enfants, nos ados se lever et faire la ola, applaudir le président. Et puis côté parents, on s'est vite rembrunis. Car se posent évidemment des problèmes pratiques à ceux qui ne peuvent pas télétravailler : que faire des petits puisqu'il est évidemment exclu de les faire garder par les grands-parents ? Quant aux autres, ceux qui ont la chance de pouvoir travailler en partie à la maison, ils ont soudain imaginé avec un peu d'effroi l'étrange période qui commencera lundi. Car télétravailler, c'est bien, mais ceux qui ont déjà tenté l'expérience en présence de leur petite famille savent combien la tâche est ardue. Cette école, ce collège, ce lycée qu'ils sont tellement heureux de quitter au premier jour des grandes vacances leur manque finalement assez vite, et tout le monde, parents et enfants, n'est au fond pas si mécontent quand revient septembre, et son quotidien rythmé. Alors certains parents, déjà, songent à la discipline de fer qu'ils imposeront à partir de lundi. Lever au clairon. Sortie quotidienne au parc. Sport obligatoire. Jeux de société. Horaires de travail imposés et suivi des devoirs en ligne.