L'Italie n'en finit pas de s'enfoncer dans la crise. Trois semaines après le début de la fulgurante propagation du Covid-19, près de 18 000 patients positifs et plus de 1 200 décès ont été enregistrés dans toute la péninsule. L’économie italienne est frappée de plein fouet et le pays vit désormais sous confinement, ses habitants étant invités à rester chez eux pour éviter la propagation. Depuis plus d’une semaine maintenant, quelque 730 000 élèves de la région de Rome ont dû temporairement dire adieu à leurs salles de classe, fermées pour cause de coronavirus. À la suite de la quarantaine, récemment mise en place par le gouvernement, les voilà désormais confinés à la maison avec leurs parents. Face à ce casse-tête éducatif inédit, les établissements scolaires de la province doivent faire preuve d’imagination. « On fait maintenant des cours en live via une tablette. En réalité, c’est comme une leçon normale à l’école dans le sens où il y a les bons élèves qui sont attentifs et ceux que ça n’intéresse pas vraiment », raconte Federica, enseignante d’anglais dans une école primaire privée. Le gouvernement italien a promis de mettre en place dès lundi prochain un système de congé parental temporaire d’une dizaine de jours ainsi qu’un « chèque baby-sitter » de 600 euros mensuels. Malgré ce climat délétère, les Italiens n’en perdent pas leur indéfectible joie de vivre. C’est ainsi que vendredi, ils s’étaient donné rendez-vous, via les réseaux sociaux, sur les balcons et aux fenêtres de toute l’Italie pour faire de leur pays, « pendant quelques minutes, un gigantesque concert gratuit ». C’est ainsi que, à l’heure dite, les notes de l’hymne national ont commencé à résonner dans plusieurs quartiers de Rome. Autour d’une place de l’Est romain, des dizaines de personnes sont sorties à la hâte sur leurs balcons pour reprendre en chœur « Fratelli d'Italia ».