C’est de leur passion commune pour l’art de Montmartre qu’est née il y a plus de vingt ans l’histoire d’amour entre David E. Weisman et Jacqueline E. Michel. Mais surtout, c’est à cette histoire que l’on doit l’une des plus belles collections jamais constituée sur l’esprit de Montmartre et ses artistes, exposée pour la première fois dans sa quasi totalité ; une collection exceptionnelle qui trouve tout naturellement un écrin de choix au Musée de Montmartre.
La passion de David pour notre quartier ne date pas d’hier. Adolescent déjà, il collectionne les affiches des cabarets montmartrois qu’il épingle sur les murs de sa chambre de Providence aux Etats-Unis. Il s’intéresse alors à Toulouse Lautrec, et comprend très vite que Montmartre est un élément fondateur de l’histoire de l’art au moment du passage du 19e au 20e siècle, entre décadence et renaissance. De son côté, Jacqueline, originaire de l’Arizona, cultive toujours depuis un amour de l’imagerie, de la culture et de la langue française. Leur collection constitue aujourd’hui un témoignage passionnant de cette période d’avant-garde.
L’exposition présentée du 11 octobre 2019 au 19 janvier 2020 au Musée de Montmartre rassemble plus de 200 œuvres (peintures, aquarelles, pastels, dessins, affiches, lithographies et journaux) réalisées ou illustrées par les artistes qui ont vécu ou travaillé à Montmartre. Steinlen, Ibels et Suzanne Valadon occupent une place majeure dans la collection Weisman & Michel et sont donc particulièrement mis en avant tout au long du parcours.
La première section (qui en compte onze), fait figure d’introduction. Elle est consacrée à Montmartre vers 1900 et à la vision que les artistes avaient du quartier à cette époque. On y découvre d’abord des vues de Montmartre, pour s’attarder ensuite sur ses divertissements, à commencer par le fameux cabaret du Chat Noir, créé en 1881 par Rodolphe Salis, et qui fut, rappelons-le, le premier cabaret littéraire, artistique et musical d’avant-garde à Paris. On peut ainsi admirer la « frise de chats et de lunes » créée par Steinlen ornant les murs du cabaret, exposée pour la première fois dans son intégralité.