Sexe et politique ont toujours fait bon ménage… à condition que cela ne dépasse pas les alcôves du pouvoir. Ce qui deviendra de plus en plus délicat avec l'avènement d'une presse puissante et bon marché, lors de l'enracinement de la IIIe République à la fin du XIXe siècle. Le premier épinglé sera le président Félix Faure, mort subitement en plein orgasme dans les bras de sa maîtresse Marguerite Steinheil à l'Élysée en 1899 – il aurait succombé à une gâterie entre deux rendez-vous… La presse finit par broder sur l'affaire et rapporter à demi-mot les coulisses d'une mort croustillante qui intrigue le Tout-Paris. Marguerite Steinheil gagne le surnom ravageur de " pompe funèbre ". Clemenceau lui-même n'échappa pas aux rumeurs, lui à qui on prête des centaines de conquêtes… La IVe République connut elle aussi son grand scandale avec la sordide affaire des « Ballets roses » qui a défrayé la chronique à la fin des années 1950, lorsqu'un policier est accusé de détournement de mineurs… Plus d'une vingtaine de personnalités sont inculpées, dont André Le Troquer, figure de la résistance, avocat, ex-député, et président de l'Assemblée – il sera condamné à un an avec sursis, en raison de son âge (75 ans) et un « long passé de services rendus »… Georges Pompidou aime fréquenter les célébrités et s'accorder des excursions jet-set à Saint-Tropez, au grand dam du président. C'est dans ce contexte que va exploser en 1969 l'affaire des fausses parties fines de Madame Pompidou – en réalité des montages photographiques à partir de clichés pris lors de soirées libertines. Pour François Mitterrand, il faudra que les Français attendent la couverture de « Paris Match », en 1994, pour découvrir que le président avait une seconde famille et une fille cachée, une révélation qui fera l'effet d'une bombe.