Le ministère de l'économie prévoit de libéraliser la vente en ligne des médicaments ce qui permettrait à des plateformes comme Amazon d'en proposer à la vente. Le projet de loi, présenté mercredi 5 février au conseil des ministres, inquiète les pharmaciens.
A 29 ans, Antoine est jeune pharmacien. Il a regroupé son officine avec celle de ses parents récemment et engagé de gros investissements. La possible arrivée d'Amazon dans un circuit de vente de médicaments ne l'enchante pas. «Toute atteinte au monopole est négative pour l'aspect financier de la profession, affirme le jeune pharmacien. On a une autre problématique qui est la santé des patients et c'est aussi néfaste sur ce point de vue là.»
Pour ses clients, il est tout aussi important d'avoir un pharmacien face à eux. Les professionnels disposent d'une traçabilité des médicaments vendus et s'inquiètent d'un potentiel développement de la contrefaçon. L'Union de syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) a adressé un questionnaire à 25 000 pharmaciens en France. En seulement trois jours, 90 % des réponses reçues sont hostiles à l'ouverture aux plateformes et se disent prêts à se battre.