Les gagnants et les perdants de la politique fiscale de Macron

2020-02-05 1,471

Quels sont les effets redistributifs de la politique sociale et fiscale d'Emmanuel Macron ? L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) s'est penché sur cette question dans une note dévoilée mercredi matin. Selon cet institut économique rattaché à Sciences Po et situé plutôt à gauche, le budget 2020 et d'autres mesures qui produisent leurs effets cette année profitent en réalité aux « classes moyennes supérieures ». Pour parvenir à cette conclusion, l'OFCE tient compte de la réforme des allocations chômage, de la baisse de l'impôt sur le revenu de 5 milliards d'euros, de la troisième tranche de baisse de la taxe d'habitation, de l'élargissement de la défiscalisation des heures supplémentaires, et du changement du mode de calcul des allocations logement... Et de la revalorisation de l'allocation adulte handicapé et du minimum vieillesse, de la désindexation des pensions de retraite supérieures à 2 000 euros par mois et de certaines prestations sociales (prestations familiales, arrêts de travail) mais aussi de l'augmentation de la fiscalité du tabac (en tenant compte des personnes qui arrêtent de fumer). À noter que l'OFCE ne prend en compte que la baisse potentielle des allocations chômage estimée par l'Unedic, mais pas les éventuels effets positifs du nouveau régime d'indemnisation sur le retour à l'emploi et donc sur les revenus des chômeurs. Les résultats montrent que les 5 % des ménages les plus modestes sont perdants. Leur revenu disponible diminuerait en moyenne de 45 euros par an, ont calculé les économistes à l'origine de la note. Mais les ménages les plus pauvres ne seraient pas les seuls négativement impactés. Les pertes l'emportent sur les gains pour les 20 % de Français les plus modestes, « c'est-à-dire ceux ayant un niveau de vie inférieur à 1 315 euros par mois », précise l'OFCE, « sous l'effet principalement de la baisse des allocations logement ». Si les ménages modestes sont perdants avec les mesures prises pour 2020, les classes moyennes ressortent gagnantes grâce à la baisse de l'impôt sur le revenu (payé par moins de 50 % des Français), à la suppression de la taxe d'habitation et à la défiscalisation des heures supplémentaires.

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