Les centres de traitement des déchets débordent à Paris et dans la petite couronne. Depuis le jeudi 23 janvier, à 22 heures, les trois incinérateurs du Syctom, qui gère les déchets de six millions d'habitants, sont quasiment à l'arrêt. « Sur les sept fours répartis sur trois sites à Saint-Ouen, Issy-les-Moulineaux et Ivry-sur-Seine, il n'en reste qu'un », indique le Syctom au « Point ». Les salariés ont entamé une grève à l'appel de la CGT-Énergie pour protester contre la réforme des retraites. L'arrêt des incinérateurs avait été voté jusqu'au lundi 27 janvier dans un premier temps, mais le mouvement a été prolongé d'une semaine. « Ensuite, il nous faut deux jours environ pour les rallumer », explique le gestionnaire, qui n'attend pas un retour à la normale avant au moins mercredi. Pendant ce temps-là, il faut bien faire quelque chose des déchets non recyclables que les Franciliens continuent de produire : le Syctom en récupère 6 000 tonnes par jour. Une partie a été envoyée dans d'autres incinérateurs de la région, « mais on les a vite saturés ». Le reste, environ 5 000 tonnes par jour, a dû être enfoui. « D'habitude, on enfouit 6 % de nos déchets, principalement quand on a un four à l'arrêt pour maintenance ou une panne, détaille le gestionnaire. Là, on est plutôt sur du 85 % d'enfouissement. » Fin janvier, le Syctom a donc déjà enterré près d'un tiers de ses 150 000 tonnes enfouies annuellement.