Ségolène Royal ne tweetera pas #JeSuisMila, le mot-clé devenu un signe de ralliement pour soutenir l'adolescente qui avait critiqué l'islam, recevant un torrent d'insultes et de menaces de mort. Interrogée sur la question dimanche 2 février dans l'émission « Dimanche en politique » sur France 3, l'ancienne ambassadrice des pôles estime que « critiquer une religion, ça n'empêche pas d'avoir du respect, de l'éducation, de la connaissance, de l'intelligence par rapport à ce qu'on dit ». Elle refuse surtout « d'ériger une adolescente qui manque de respect comme le parangon de la liberté d'expression ». L'« affaire Mila » a déchaîné les passions ces derniers jours et relancé le débat sur le droit au blasphème. Une controverse qui a emporté jusqu'à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. Le mercredi 29 janvier, elle déclarait que « l'insulte à la religion est évidemment une atteinte à la liberté de conscience », avant de se rattraper et de s'excuser pour cette expression « maladroite », qui ne visait pas à remettre en cause « le droit de critiquer la religion ». Dans les colonnes du « Point », Franz-Olivier Giesbert réaffirme lui que, « jusqu'à nouvel ordre, nous sommes en France où, Dieu merci, si j'ose dire, la loi nous autorise à dire n'importe quoi sur les religions. La jeune fille n'a en aucune façon enfreint la loi ». D'autres personnalités, comme le philosophe Raphaël Enthoven, ont apporté leur soutien à l'adolescente. Quant à la jeune fille, les menaces sur les réseaux sociaux ont obligé les autorités à la déscolariser. Elle se retrouve aujourd'hui sans affectation scolaire, dans l'attente d'une solution du rectorat.