Les sénateurs ont du mal à avaler la remise en question de leur régime de retraite après le renoncement d'Emmanuel Macron à la sienne ainsi que les annonces des députés de la majorité qui souhaitent « intégrer le régime universel immédiatement ». Gérard Larcher a annoncé que ses pairs « adapteront leur régime autonome de retraite » après la promulgation du texte qui doit être examiné en conseil des ministres puis discuté à l'Assemblée nationale. Mais pas question de se précipiter sous la contrainte de l'exécutif ! D'autant que le gouvernement n'a pas les moyens juridiques de mettre la main sur les excédents de la caisse des sénateurs. Nombre de sénateurs considèrent leurs 2 190 euros net mensuel après un seul mandat de six ans comme légitimes. Et aiment rappeler que certaines inégalités sont plus justifiées qu'elles n'en ont l'air. S'ils touchent beaucoup plus que les 664 euros dont bénéficient les députés pour un mandat de cinq ans, c'est parce qu'ils cotisent davantage (à hauteur de 15,5 %) pour leur retraite. Et qu'ils ont une gestion saine de leur caisse alors que le régime des députés (qui sont à 10,5 %) est en déficit chronique.