Edouard Philippe reçoit aujourd’hui les syndicats pour tenter d’avancer sur le dossier de la retraite. Un nouveau round de négociation avec un nouveau venu, Laurent Pietraszewski, qui remplace Jean-Paul Delevoye. Suffisant pour effacer le «bug» Delevoye ? «Non, affirme notre invité, car le ‘bug’ Jean-Paul Delevoye n’avait pas grand-chose à voir avec le fond du dossier (…) Le rapport de force est plutôt favorable au gouvernement dans la mesure où il y a toujours des contestations mais quand même pas le niveau de blocage qu’on avait le 5 décembre !».
Que doit dire le Premier ministre aux syndicats aujourd’hui ? «A mon avis, il ne va pas dire grand-chose ! (…) Il ne peut pas enlever cette affaire d’âge pivot car c’est la contrepartie du fait que la valeur du point ne pourra pas baisser ! (…) Alors que si la valeur du point baisse on est incité individuellement à cotiser plus longtemps ».
Plus largement, si les Français sont aussi inquiets pour leur retraite, n’est-ce pas parce qu’ils sont mal dans leur travail ? «Je pense que c’est un point du débat qui est complètement occulté, confirme l’économiste. Pour le dire de façon un peu provocatrice, je dirais que ce que révèle ce débat sur les retraites, c’est que beaucoup de gens ne veulent pas travailler au-delà de 62 ans pour des raisons qu’on peut comprendre : ils ne sont pas bien dans leur travail ! ».