Procès de l’attaque de militaires à Nice : trente ans de réclusion requis contre Moussa Coulibaly

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L’accusé radicalisé est jugé pour l’attaque au couteau qui a fait deux blessés en février 2015.

Il voulait tuer et n’a aucun regret : l’avocat général a requis jeudi 12 décembre à Paris trente ans de réclusion à l’encontre de Moussa Coulibaly pour avoir tenté d’assassiner au couteau trois militaires à Nice en février 2015, un peu moins d’un mois après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher.

Le magistrat a également demandé à la cour d’assises spéciale d’assortir cette peine d’une période de sûreté des deux tiers, estimant que l’accusé de 35 ans, surtout connu pour des faits de petite délinquance jusqu’à son passage à l’acte, représentait un véritable danger pour la société.

Un « pionnier »
Ce disciple de l’État islamique est l’un des tous premiers à avoir répondu à l’appel de l’organisation terroriste à commettre des attentats sur le sol français, a souligné le magistrat, qualifiant Moussa Coulibaly de pionnier dans les attaques au couteau devenues menaces quotidiennes.

Le 3 février 2015, ce jeune radicalisé de Mantes-la-Jolie (Yvelines), tout juste expulsé de Turquie, avait, dans une artère commerciale très fréquentée de Nice, blessé avec un long couteau deux militaires en faction devant un centre communautaire juif, avant d’être maîtrisé par un troisième soldat.

À Nice, les trois militaires étaient en opération « Sentinelle » devant un centre communautaire juif, derrière une artère commerciale très fréquentée.

Peu après 14 heures, Moussa Coulibaly avait jeté un sac plastique au sol – un stratagème destiné à faire diversion selon l’accusation – puis sorti un long couteau de cuisine et blessé au visage un militaire, avant de frapper au niveau de l’oeil un deuxième soldat venu en soutien.

Revenu sur ses aveux
L’assaillant avait été maîtrisé au sol après avoir reçu la balayette d’un troisième militaire, seule partie civile présente au procès.

En garde à vue, ce délinquant radicalisé originaire de Mantes-la-Jolie (Yvelines), tout juste refoulé de Turquie, avait clamé sa haine de la France, des policiers, des militaires et des juifs.

À l’ouverture de son procès lundi, le regard vide dans le box et semblant hésiter, il avait pour la première fois reconnu l’intégralité des faits. Il est revenu sur ses aveux mercredi, affirmant qu’il ne voulait pas tuer ces militaires, mais seulement les marquer au visage.