Supermalus, la paupérisation de l'automobile française en bonne voie Le projet extravagant caressé par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire est de ceux que l'on peut qualifier de contreproductifs. L'intégralité des 50 millions d'euros de recettes supplémentaires devrait revenir en guise de soutien à une filière automobile en difficultés. Mais c'est bien sur l'automobile elle-même que ces fonds seront prélevés, l'État donnant d'une main ce qui a été pris de l'autre. Bruno Le Maire, à la recherche constante de financements nouveaux et anticipant la baisse de recettes fiscales due à l'amélioration constante des émissions des voitures neuves, a trouvé. Ce sont donc les voitures au-delà du plafond actuel de 172 grammes de CO2/km, déjà taxées à 12 500 euros au 1er janvier prochain, qui devraient être frappées. Beaucoup d'automobilistes ne se sentent pas du tout concernés en France. Un tel raisonnement exprimé sans détour pose clairement le problème de la discrimination d'un produit européen au sein du marché commun. Il est assez probable qu'Angela Merkel, très soucieuse des équilibres économiques en matière automobile, le fasse savoir.