Leader de la restauration collective en France, le groupe Elior aurait livré des repas contenant des corps étrangers à des crèches, révèle la cellule investigation de Radio France.
« Films plastiques, boulons, pièces métalliques, os, morceaux de céramique, morceaux de joints ». Ceci n’est pas une liste de courses au magasin de bricolage, mais des objets retrouvés dans des purées destinées aux tout-petits dans plusieurs crèches françaises.
La cellule investigation de Radio France révèle ce vendredi 25 octobre que le groupe Elior, numéro un de la restauration collective, a fait l’objet de plusieurs plaintes de la part d’établissements de la petite enfance.
Un premier signalement est fait en octobre 2018, par une crèche Babilou de Seine-Saint-Denis. Alors qu’elle portait une cuillère à la bouche d’un enfant, une puéricultrice repère de justesse une vis dans la purée. La direction de l’établissement se fend alors d’un courriel à Elior.
La cuisine considérée à risques
D’autres incidents similaires se sont produits, et chaque fois le personnel a adressé un mail ainsi qu’une photo au groupe. En cause dans tous ces cas, la cuisine centrale de Thiais (Val-de-Marne) où sont préparés les repas pour les bébés franciliens.
La même cuisine qui, en 2017, fait l’objet d’un bilan hygiène déplorable. D’après un document interne, obtenu par Radio France, le site est considéré « à hauts risques […], principalement pour des résultats non conformes de listéria et d’analyses d’échantillons de surface ».
Une situation à nouveau pointée du doigt en interne en août 2018. Le chef du service hygiène alimentaire d’Elior alerte sur la présence « récurrente » de Bacillus cereus. « Cette bactérie peut être responsable de toxi-infection alimentaire collective d’autant plus que les convives sont ici des bébés », souligne-t-il.
Des dysfonctionnements internes
Le groupe procède alors à une visite de contrôle et s’aperçoit que les procédures de nettoyage sont complètement bâclées. « On voit du produit en décomposition bactériologique », note un ancien cadre dirigeant de l’entreprise. Sans pour autant que la Direction départementale de la protection des populations ne soit alertée, ni ne procède à des contrôles renforcés.