Avec son «Roman de la France », Laurent Joffrin veut retrouver «le goût des histoires dans l’Histoire», il présente une histoire chronologique, à contre-courant de l’apport des grands historiens qui tirent l’Histoire en se consacrant sur une séquence particulière. Parce que c’est trop moderne ? «C’est le contraire, je pense qu’il faut aujourd’hui revenir au récit, affirme notre invité. D’ailleurs ces historiens qui ont fait la nouvelle histoire, à la fin de leur vie, se sont mis à faire des biographies (…) J’ai fait la même chose car la matière que je traite est une matière romanesque ! J’ai voulu retrouver le goût des histoires dans l’Histoire».
Toutes ces petites histoires, mises bout à bout, forme le roman national. Mais qu’est-ce que c’est, au juste ? «C’est le récit, le fait que nous vivions tous d’une mémoire commune. Et cette idée qu’il faut abandonner cette idée d’histoire nationale est une erreur. On est tous Français, on parle la même langue et on a tous le même héritage. C’est abandonner la nation à une vision conservatrice, réactionnaire». Il ajoute: «Moi, je veux donner une vision progressiste, au fond de la liberté mais aussi du progrès».
A la lecture, on note que certains grands personnages sont moins aimés que d’autres par l’auteur : c’est le cas de Richelieu notamment, voire de Louis XIV. «J’ai modifié complètement la hiérarchie car dans la hiérarchie traditionnelle, on valorise ceux qui ont participé à la constitution d’un état fort, explique Laurent Joffrin. Moi, je me suis intéressé à la liberté car c’est le fil rouge de l’histoire de France».
L’occasion de prendre du recul sur la France d’aujourd’hui : «Elle n’est pas si faible, affirme encore notre invité. Cette histoire de déclin de la France, je n’en crois pas un mot ! C’est une nation forte».