Les habitants de Rouen et ses environs ne sont pas près d'oublier la journée de jeudi. Le stress causé par l'incendie de l'usine Lubrizol, classée Seveso, est encore présent. Mais plus encore, ce sont les odeurs et les dépôts de suie grasse qui inquiètent les habitants. Sur le site de Lubrizol, 8.000m carrés de toitures amiantées ont brûlé. La quantité de benzène cancérigène est presque 6 fois supérieure à la moyenne. Quant au nuage de suies, il s'est étendu sur 22 km de long et 6 km de large... officiellement. Mais des résidus ont été retrouvés jusqu'à Forges-les-Eaux, à 50 km de là. Les autorités se veulent rassurantes et affirment qu'elles ne sont pas dangereuses. Mais des habitants ont déjà porté plainte. "Bientôt, on apprendra qu’il y a un cancer Lubrizol. Je me suis dit ‘T’es un citoyen, est-ce que tu as le droit de laisser des pollueurs qui ont pollué notre planète et puis dire c’est comme ça’ ? Non !", Christophe, habitant de Rouen qui a porté plainte. Les agriculteurs sont aussi inquiets : ils n'ont plus le droit de récolter leur maïs ou les pommes de terre. Lait, miel et oeufs sont eux consignés en attendant les résultats des tests sanitaires. "On me dit qu’aujourd’hui, la suie dans Rouen, c’est minime, ça va, l’air de Rouen n’est pas pollué, c’est relativement satisfaisant. Et sur les cultures, on dit 'stop, basta !' Je ne peux pas le comprendre", Jean-Hugue Fleutry, éleveur de vaches. Certains agriculteurs pensent eux aussi à porter plainte pour obtenir des compensations.
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