C'est la première grande réforme sociétale du quinquennat Macron, le projet de loi bioéthique arrive mardi à l'Assemblée nationale. C'était une promesse de campagne du candidat Macron : l'extension de la PMA à toutes les femmes devrait être au centre du débat et de toutes les attentions. L'article 1 du projet de loi autorise la procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires. "Cette mesure doit permettre d'ouvrir les yeux sur ce qu'est la famille française contemporaine, une famille aux nombreux visages, qui s'épanouit sous des formes diverses", Agnès Buzyn, ministre de la Santé. Pas moins de 600 amendements ont été déposés rien que pour l'article sur la PMA. Certains élus de l'opposition veulent en rester à une PMA pour les couples hétéros infertiles. D'autres craignent un "effet domino" vers la légalisation de la gestation pour autrui (GPA), alors que le gouvernement assure qu'elle "demeure un interdit absolu en France". Autre débat dans le débat : la PMA post-mortem, à laquelle sont favorables certains élus LREM. Aujourd'hui, une veuve ne peut utiliser le sperme de son défunt mari pour avoir un enfant. En clair, le décès de l'homme signe la fin du projet parental. La PMA pour les femmes célibataires permettrait à une veuve d'être enceinte grâce à un donneur. Une situation inique pour certains : "Nous sommes en colère parce qu'une femme devenue veuve aurait la possibilité pour elle-même de solliciter un don de spermatozoïdes venant d'un donneur mais ne pourrait pas avoir accès aux gamètes de son conjoint, ni aux embryons conçus dans le cadre de son propre projet parental", Dr Rachel Levy, spécialiste de la reproduction. Pour autant, les discussions à l'Assemblée pourraient faire bouger les lignes. Les veuves pourraient utiliser les gamètes de leur mari 6 mois après le décès, le temps du deuil, et jusqu'à 18 mois après, pour ne pas conserver éternellement les gamètes d'un mort.