Si tout va bien, la réforme des retraites doit entrer en vigueur en 2025. Mais depuis le discours sur les retraites du Premier ministre, on en est plus très sûr ! Décryptage…
Le Haut-Commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, a déjà passé 18 mois à concerter avec les partenaires sociaux. A l’issue de cette concertation, il a remis ses propositions au Premier ministre, mi-juillet dans un gros rapport.
Le rapport Delevoye précise l’entrée en vigueur du nouveau régime universel. Il devrait entrer en vigueur en 2 025 et la première génération concernée devrait être celle des gens nés en 1963.
Mais, depuis le dépôt du rapport Delevoye, les gens ont fait leurs comptes. Les professions libérales protestent contre la hausse des cotisations et parfois la baisse des pensions. Les agents des régimes spéciaux, qui sont censés disparaître, protestent également : ils craignent de perdre leurs avantages en matière de départ précoce et de subir une forte baisse des pensions.
Les fonctionnaires sont inquiets, le nouveau mode de calcul de la retraite les désavantage, avant on calculait sur les 6 derniers mois, maintenant sur toute la carrière,
Le gouvernement commence à comprendre que la réforme des retraites ne sera pas un long fleuve tranquille, et le Premier ministre, qui prend la parole dans un grand discours sur les retraites, le 12 septembre, temporise. Il veut rassurer tout le monde.
Les concertations entre Jean-Paul Delevoye et les partenaires sociaux vont reprendre jusqu’à la fin de l’année et par ailleurs, le gouvernement va lancer une sorte de grand débat sur les retraites avec les Français auquel participeront Emmanuel Macron et certains de ses ministres. Il y aura aussi une plateforme numérique.
Du coup, quid de la date d’entrée en vigueur de 2 025 ? Les concertations nouvelles vont permettre d’écrire le projet de loi, qui devrait être déposé à l’Assemblée nationale au printemps, avant mais plus sûrement après les élections municipales et voté « d’ici la fin de la session parlementaire de l’été prochain, donc en juillet 2020 au plus tard », selon le Premier ministre.
Concrètement le nouveau calendrier, ça donne quoi ?
1/ A priori, cela ne change pas : le nouveau système entrerait bien en vigueur en 2 025 et concernerait uniquement ceux qui sont nés après 1963.
2/ Mais la période de convergence entre l’ancien et le nouveau système sera longue : 15 ans. « Cela signifie que le nouveau système ne s’appliquerait entièrement qu’à partir de 2040 », selon le Premier ministre.
3/ Mais Édouard Philippe est allé encore plus loin et il a promis que pour certaines professions, la transition pourrait être plus longue. « Je pense à la question des taux de cotisations pour les indépendants, à celle des âges de départ à la retraite pour les catégories actives », a-t-il encore déclaré.
Alors elle va s’appliquer quand cette réforme ? En 2025, en 2040, plus tard ? Du coup, explique-t-on à Matignon, « à partir de 2025, les actifs concernés (ceux nés à partir de 1963) achètent des points dans le nouveau système. Mais le reste va converger sur une période de quinze ans ou plus si c’est nécessaire : les taux de cotisation pour les professions libérales, la fermeture des régimes spéciaux et des catégories actives dans la fonction publique, les pensions de réversion... »
En clair, l’entrée dans le nouveau système se fera donc en 2 025 pour l’acquisition des points, avec une durée de transition de quinze ans au moins pour atteindre le régime cible.