Une comète interstellaire venue de loin intrigue les scientifiques.
Elle vient de loin. Elle voyage toute seule depuis des centaines de millions d’années. Elle est le deuxième objet interstellaire à entrer dans notre système solaire, après Oumuamua en 2017. Pendant plusieurs mois, les télescopes du monde entier vont se tourner vers cette étrange comète.
Vous vous souvenez d’Oumuamua ? Ce « Messager » (la signification de son nom en langue hawaïenne) venu de loin a excité la communauté scientifique fin 2017, sa forme, sa composition et sa trajectoire faisant naître des hypothèses plus ou moins sérieuses – incluant celle d’un possible vaisseau extraterrestre.
Reparti vers les confins de l’univers comme il était venu – à plus de 25 km par seconde – cet astéroïde d’environ 800 m, qui voyage au sein de notre Voie Lactée depuis des centaines de millions d’années, a été le tout premier formellement identifié comme d’origine extra-solaire.
Un télescope de 65 cm construit de ses mains
Le second pointe déjà le bout de sa masse rocheuse. Son nom est moins romantique : d’abord baptisé gb00234, il a reçu l’appellation officielle C / 2019 Q4 (Borissov), du nom de l’astronome ukrainien, Gennadi Borissov, qui l’a détecté pour la première fois le 30 août grâce à un télescope de 65 centimètres qu’il a construit lui-même à l’observatoire astrophysique de Crimée.
Cette comète interstellaire se déplace à 30 km/sec (110 000 km/h), mais va accélérer à l’approche du Soleil pour atteindre 150 000 km/h. Actuellement à environ 420 millions de kilomètres de notre étoile, elle en sera au plus près le 8 décembre prochain : 300 millions de km « seulement ».
Sa taille reste pour l’instant difficile à déterminer précisément : entre 2 et 16 km de diamètre. Car le flou intrinsèque de l’objet - qui, après une inspection minutieuse, semble être enveloppé d’un nuage de gaz cométaire - rend difficile la mesure précise de ses caractéristiques, de sa position et de sa vitesse.