Jeune député, Aurélien Pradié, accompagné de plusieurs autres de ses collègues députés, est bien décidé à renouveler le parti de l’intérieur, qui traverse une crise profonde. «On en sort en travaillant, en ayant l’humilité de comprendre que la situation que nous traversons n’est pas seulement une question d’hommes et de femmes mais une question de manque d’idées. Ce qui est absolument dramatique, c’est que depuis plusieurs mois le bulletin de vote LR ne veut plus rien dire pour les Français.»
Il ajoute: «On a du mal à voir le projet de société, l’avenir que veut donner LR à notre pays. Et les Français ont de plus en plus de mal à trouver l’alternative entre le projet de société d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen. Je veux sortir du piège progressiste contre nationalistes. Cette danse macabre ne pourra pas durer éternellement. Emmanuel Macron a atteint un point de cynisme tel qu’il met en danger, à mon sens, l’avenir du pays en dansant cette danse-là avec Marine Le Pen. Il utilise sa pensée pour essayer de se sauver, Marine Le Pen est son assurance-vie, rien de plus que ça».
L’élu n’est pas tendre avec le chef de l’Etat : «Ce que j’ai perçu dès l’origine et que je perçois aujourd’hui définitivement c’est que le projet de société porté par Emmanuel Macron, que je considère fataliste et injuste, n’est pas le mien. Si je souhaite contribuer avec ma génération à la reconstruction de la droite, ce n’est pas pour une question de clivage mais de convictions. Le projet d’Emmanuel Macron est fatal sur bien des sujets, notamment l’immigration».
Mais la droite ne se reconstruira pas uniquement en dénonçant Emmanuel Macron. Il faut des idées et peut-être élargir au centre ? «Il faut prendre le temps d’aller voir toutes celles et ceux à qui nous en parlons plus. Je veux comprendre qu’elle est le projet pour la France de ceux qui sont centristes, ceux qui sont peut-être moins centristes de notre famille politique. La nouvelle génération à cette responsabilité. Il ne s’agit pas forcément de les ramener mais de les entendre».
Ce n’est toutefois pas la première fois que les jeunes tentent de secouer l’appareil de la droite… sans succès. Mais Aurélien Pradié en a conscience : «L’élection d’Emmanuel Macron a apporté une modernité, au moins apparente, et notre famille politique ne peut pas passer être absente de cette modernité-là (…) Je crois que c’est salutaire pour nous tous et nous toutes et nos aînés accueillent la démarche avec bienveillance».