Habitué des campagnes politiques, Franck Louvrier analyse cette campagne pour les européennes : «Elle est passée à côté des Français, de leurs préoccupations et aussi de l’actualité. Je crois que c’est la campagne la plus anonyme ! (…) Les Français n’ont pas été saisis par les sujets de débat (…) Le premier parti c’est celui de l’abstention ».
Parce que les ténors ont laissé leur place à des têtes de listes plus jeunes ? «Non, assure notre invité, les chefs ont quand même fait campagne, ils n’ont pas laissé leur place aussi facilement ! ».
Le président de la République s’est ouvertement engagé dans cette campagne, ce que de nombreux opposants dénoncent. «C’était utile que le Président s’engage, tempère Franck Louvrier. Mais le problème, c’est que cela engendre un phénomène vers le plus ou vers le moins. L’élection devient un référendum anti-gouvernement car les manifestations des Gilets jaunes n’ont pas été réglées. Cela devient un référendum pour ou contre Emmanuel Macron».Â
Peut-on imaginer, en fonction des résultats dimanche 26 mai, des conséquences internes chez Les Républicains ? «Il y en aura, confirme Franck Louvrier, que ce soit chez LR ou chez LREM. On ne peut pas enjamber ce scrutin. Il y aura des conséquences, il faudra se réorganiser en fonction des élections à venir, les municipales puis la présidentielles.»