A l'occasion des élections européennes, Ouest-France revient sur une des décisions les plus polémiques de la dernière législature, le renouvellement de la licence du pesticide controversé, le glyphosate. Un exemple qui montre que dans le processus institutionnel européen, ce sont parfois les gouvernements nationaux qui prennent les décisions les plus étonnantes.
Non, l'Union européenne n'est pas responsable de tous les fiascos... Certains États, au nom d'obscurs intérêts, sont même passés maîtres dans l'art du sabordage. En témoigne l'incroyable volte-face de l'Allemagne, le 27 novembre 2017, lors du vote sur l'interdiction du glyphosate qui laisse un goût amer à des millions de citoyens.
La licence d'utilisation de l'herbicide arrivant à son terme, tout portait à croire que le glyphosate allait disparaître des sols européens. C'était sans compter sur le coup bas d'un ministre allemand sensible aux sirènes des lobbys.
En 2016, jugeant que la dangerosité du glyphosate n'avait pas été prouvée scientifiquement, la Commission a d'abord suggéré de renouveler son utilisation pour dix ans. La proposition a soulevé un tollé au Parlement, qui l'a contrainte à revoir sa copie entre cinq et sept ans.
Mais c'est bien au Conseil des ministres de l'UE qu'il revenait de trancher. Neuf États, dont la France, ont réclamé l'interdiction rapide du pesticide, au nom du principe de précaution.