États-Unis : haro sur l'IVG

2019-05-16 1

Le congrès de l'Alabama vient de voter une loi qui interdit quasiment tout avortement, même en cas d'inceste ou de viol. Les médecins qui continueraient à le pratiquer peuvent être condamnés à des peines de 10 à 99 ans de prison. Promulguée, elle est la mesure anti-IVG la plus restrictive des États-Unis. Le texte fait seulement une exception dans le cas où la santé de la mère serait en danger. Minoritaires dans l'État, les élus démocrates ont manifesté fortement leur opposition. Le sénateur démocrate Doug Jones a qualifié cette loi d'« attaque extrême » contre la liberté des femmes, dans une vidéo. Cette mesure – qui doit prendre effet dans six mois – devrait être déclarée inconstitutionnelle. L'IVG a en effet été légalisée aux États-Unis par la Cour suprême en 1973. Les conservateurs estiment qu'ils n'ont jamais eu autant de chances de la faire abolir et n'hésitent plus à faire voter des lois très dures. Ils espèrent qu'un de ces textes finira devant la Cour suprême, qui, dominée par des juges de droite, pourra revoir son arrêt de 1973. La Géorgie vient d'interdire l'avortement dès que l'on peut détecter un battement de cœur chez le fœtus. Soit autour de six semaines de grossesse, alors que souvent les femmes ne savent même pas qu'elles sont enceintes. Le Kentucky, l'Ohio et le Mississippi ont approuvé le même type de mesure cette année et sept autres États l'envisagent également. Au congrès du Texas, on examine un projet de loi qui fait de l'IVG un acte criminel. 58% des Américains estiment que l'avortement devrait être légal, contre 37% qui souhaitent son interdiction.