« Je suis frappé du nombre de mes compatriotes qui feront leur choix sur le chemin de l’isoloir ! », affirme notre invité quand on évoque la campagne des européennes en cours. « Cela se jouera dans les derniers jours et dans les dernières heures, explique-t-il encore. C’est une élection qui, traditionnellement, recueille très peu de participations en France alors que l’enjeu européen n’a jamais été aussi important ! Jamais l’UE n’a été menacée comme aujourd’hui ».
Il ajoute : « Il n’y avait jamais eu dans les 27 des forces eurosceptiques dont certaines sont au gouvernement de leur pays et qui ont pour projet de déconstruire le beau projet européen que nous avons mis des décennies à construire ».
Est-ce pour ces raisons qu’il cible le Rassemblement national ? « En tout cas, répond Gilles Boyer, ce mouvement est l’incarnation de cette déconstruction européenne et c’est aussi le parti qui fait le jeu de nos adversaires économiques. Le RN est plus proche de Trump et de Poutine que de la défense des intérêts français ! »
Hier matin, à la faveur d’une interview, Édouard Philippe a ciblé très durement ce qu’il nomme la « droite Trocadéro ». « Édouard Philippe a caractérisé cette droite, nommé cette droite, précise notre invité. Je ne crois pas qu’il l’a caricaturé, Laurent Wauquiez est la seule personne en France à penser qu’il n’y a qu’une seule droite ! S’il n’y avait qu’une seule droite et que Laurent Wauquiez l’incarnait, il ne serait pas à 13 % dans les sondages ».
Stéphane Séjourné disait, il y a quelques jours, qu’une fois élu, il faudra former un groupe avec les socialistes, les écologistes et le PPE. « Le Parlement européen est depuis 40 ans dans une logique de coalition politique (…) Nous avons l’ambition de constituer un groupe central (…) Mais le PPE devra nous dire s’il continue de faire alliance avec M. Orban ou non ». Il ajoute : « Désigner le président de la Commission avant l’élection, c’est antidémocratique. Ce sont les citoyens européens et français qui doivent décider ».