Matteo Salvini signe une nouvelle directive contre les ONG secourant les migrants en mer.

2019-04-16 11

Matteo Salvini signe une nouvelle directive contre les ONG secourant les migrants en mer.

Le ministre italien de l’Intérieur redoute que l’escalade du conflit en Libye ne pousse les habitants du pays à prendre la mer pour tenter de rejoindre les côtes italiennes, à quelques centaines de kilomètres de distance.

Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), a signé mardi 16 avril une nouvelle directive contre les ONG secourant des migrants au large de la Libye, visant tout particulièrement le navire italien Mare Jonio.

« Juste de la propagande », a répliqué le collectif de gauche et d’extrême gauche Mediterranea, qui affrète le Mare Jonio. Reparti dimanche 14 avril en mission, le navire faisait route mardi vers la zone des secours au large de la Libye.

Mais le ministère a évoqué la menace de voir « des centaines de terroristes islamiques » profiter du chaos en Libye pour prendre la mer, et le fait que, « même sans concertation ou collusion », les trafiquants « exploitent » la présence des navires humanitaires au large de la Libye.

« C’est tout simplement criminel »
Par conséquent, la directive intime aux navires privés, et nommément au Mare Jonio, le seul parmi les navires d’ONG intervenus depuis l’an dernier à battre pavillon italien, de « respecter les prérogatives de coordination des autorités étrangères légitimement » en charge des secours.

« Nous espérons que la directive ne fait pas référence à l’autorité libyenne », a répondu Mediterranea. « Il s’agirait d’une incitation au crime : si déjà auparavant c’était un délit de ramener en Libye les personnes secourues, aujourd’hui avec la guerre en cours, c’est tout simplement criminel ».

Fuire le conflit libyen
En mars, le Mare Jonio a secouru 49 migrants au large de la Libye, refusant d’attendre une vedette des garde-côtes libyens qui se trouvait dans les environs, et les a conduits vers l’île italienne de Lampedusa, où il a été placé sous séquestre dans le cadre d’une enquête pour aide à l’immigration clandestine. Une semaine plus tard, la justice a levé le séquestre et le bateau a pu repartir.

Alors que les autorités italiennes redoutent que les combats en cours en Libye ne poussent des milliers d’Africains et de Libyens à prendre la mer, Matteo Salvini a répété ces derniers jours que personne ne serait autorisé à débarquer en Italie.