Affaire Benalla: Matthieu Orphelin (ex-LREM) demande que «toute la lumière soit faite sur les dysfonctionnements à l’Elysée»

2019-02-21 424

Mercredi 6 février, dans un mail interne à ses collègues, Matthieu Orphelin annonçait qu’il avait pris la décision de quitter le groupe En Marche à l’Assemblée nationale, sans nécessairement quitter le parti. « Je n’ai aucune responsabilité nationale dans La République en marche donc pour l’instant, je reste adhérent, assume-t-il. Pour moi, c’est uniquement une question locale. Je resterai aux côtés de la majorité à chaque fois qu’il s’agira de porter des avancées fortes sur la transition écologique, la solidarité (...) mais il était important que j’envoie un signal d’alarme en quittant le groupe à l’Assemblée, ce n’est pas un coup politique. »



L’ex-porte-parole de Nicolas Hulot ne cache d’ailleurs pas son inquiétude à l’égard de la politique menée par le gouvernement pour lutter contre le réchauffement climatique. « Nous sommes très loin de ce qu’il faudrait faire pour répondre aux alertes des scientifiques ; il faut faire cinq fois plus que les engagements de campagne » d’Emmanuel Macron. 



Le député assume avoir voté en faveur du projet de loi sur « l’école de la confiance », adopté mardi en première lecture à l’Assemblée. « J’ai regretté certaines polémiques mais il y avait des dispositifs importants, tel que la scolarisation dès trois ans (...) ou l’affichage des valeurs de la République à l’entrée des écoles. »



A l’origine d’une tribune signée par 86 députés de plusieurs groupes politiques plaidant « pour une fiscalité carbone juste socialement », Matthieu Orphelin a précisé qu’il n’y défendait pas « le retour de la taxe carbone » en tant que tel. « Cette tribune, c’est un texte méthodologique qui ne fait que poser les bases d’une nouvelle fiscalité écologique, intelligente, positive, qui n’est pas forcément un impôt en plus », ajoute-t-il. 



Le député du Maine-et-Loire est-il pour autant favorable à une baisse générale de la fiscalité ? « Si on y arrive, pourquoi pas. Cela peut être un objectif. Mais cela veut dire réduire aussi un certain nombre de dépenses, si cela n’entrave pas nos services publics et si, dans le même temps, on prend des mesures fortes pour avoir des nouvelles recettes, notamment grâce à la lutte contre l’évasion et l’optimisation fiscale. » 



Dans son rapport sur l’affaire Benalla, le Sénat épingle trois hautes personnalités de l’Elysée : Alexis Kohler, Patrick Strzoda et le général Lionel Lavergne. Ils sont accusés de mensonge devant la commission d’enquête. Matthieu Orphelin ne regrette-t-il pas la pusillanimité de la commission de l’Assemblée, par contraste avec la détermination du Sénat ? Le député salue le « travail très approfondi » mené par la commission d’enquête du sénat. Il ajoute : « Je crois qu’il y a eu beaucoup des fautes dans ces affaires Benalla, à la fois de la part du principal intéressé mais aussi de ses responsables, à l’Elysée. Ce qui est important, désormais, c’est de tirer toutes les conclusions de ce rapport et que la lumière soit faite sur ces dysfonctionnements pour s’assurer que ça ne se reproduise plus ».



Enfin, le député du Maine-et-Loire sera-t-il candidat à Angers lors des prochaines élections municipales ? « Je ne sais pas du tout mais j’ai envie de proposer des choses pour cette ville où j’habite depuis vingt ans. J’ai envie que cela soit une belle élection municipale», conclut-il.