Jean Leonetti (LR): «Nous avons en France plus de 150 mosquées salafistes qui contestent nos valeurs fondamentales»

2019-02-20 5

Les Républicains se sont joints, hier, aux diverses manifestations pour protester contre l’antisémitisme. Comment réagit leur vice-président face à la détermination affichée du président de la République sur le sujet ? « Les loi ne suffisent plus, désormais il faut des actes. Le problème, c’est le contraste entre une parole forte et répétitive et des actes qui ne le sont pas. Par insouciance ou par lâcheté nous avons laissé s’installer une situation où l’on conteste les valeurs fondamentales de la République, par un islamisme radical. Nous avons plus de 150 mosquées salafistes. Un imam, à Toulouse, qui prône publiquement la guerre à mort avec les juifs et il n’y a pas de réaction », regrette-t-il.



Maire d’Antibes-Juan-Les-Pins, par ailleurs ex-ministre des Affaires européennes, Jean Leonetti défend une « ligne dure » sur l’immigration pour les élections européennes. Voit-il un lien entre ce phénomène et la recrudescence de l’antisémitisme ? « Il y a une relation indirecte. Je prône simplement le fait qu’on en parle. C’est terrible qu’il y ait des sujets devenus tabous dans la droite républicaine, on doit pouvoir en parler sans verser dans l’extrême droite. Il faut traiter les problèmes avec autorité et humanité. L’intégration en France se fait mal. Elle s’est faite de façon naturelle dans notre histoire mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Il y a des classes dans lesquelles on ne peut pas parler de la Shoah, des enfants juifs qui ne peuvent pas fréquenter une école », dénonce-t-il.



Sur l’Europe, la défense d’une « ligne dure » sur l’immigration signifie que l’on doit « avoir des frontières sûres et stables », ajoute le vice-président des Républicains. « L’Europe dit qu’on peut circuler librement dans l’espace Schengen. Cela doit vouloir dire que les frontières sont sûres à l’extérieur de cet espace. Dans un moment où des pays versent dans le populisme voire dans l’antieuropéisme, nous avons besoin de rassembler plutôt que de stigmatiser les peuples européens. »

 

Plusieurs maires Les Républicains, emmenés par leur vice-président Jean Leonetti, ont publié une lettre ouverte à Emmanuel Macron dans le JDD avant l’acte 14 des Gilets jaunes. Ils y dénoncent notamment le « climat de guerre civile larvée » qui règne en France depuis quelques mois. « Essayez de sortir de la France, regardez les images, des policiers caillassés à l’intérieur de leur véhicule, Simone Veil taguée avec des croix gammées (...) Cela fait 3 mois que tous les samedis, des centres-villes sont saccagés ou désertés. C’est la responsabilité du Président qui ne doit plus être candidat mais devenir président et protéger les Français. » Et d’ajouter qu’« Emmanuel Macron entretient ce climat, c’est lui qui a créé le désordre avec ses réformes. Il ne faut plus qu’il parle, il faut qu’il agisse. »



Pour qu’il agisse, justement, faut-il arrêter le Grand débat ? « Il n’y a pas besoin du Grand débat pour identifier les causes de la révolte. Le Président aurait dû renoncer dès le départ. En tant que maire, à Antibes, je n’ai pas à organiser de débat, je suis en perpétuel grand débat. » Par ailleurs, le vice-président des Républicains considère que l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes a créé un précédent, un signal de faiblesse envoyé à ceux qui contestent sa politique : « Lorsqu’un gouvernement commence à reculer dans ces conditions, il aura tendance à reculer à nouveau », estime-t-il. Et de conclure qu’on a surtout « l’impression d’un débat qui masque les réalités que sont le pouvoir d’achat, les retraites et la fiscalité. »