Peut-on dire, qu’aujourd’hui, la crise des gilets jaunes est en phase de décrue ? Notre invitée répond: «Oui, quantitativement, on peut dire ça. Mais en même temps, je pense que la fracture territoriale, sociale est quelque chose qui vient de loin et je ne pense pas qu’elle va s’arrêter du jour au lendemain».
De nombreux sondages montrent encore aujourd’hui que cette fracture Paris/province ou plus généralement entre les métropoles et les territoires reste très profonde. Comment lutter contre cette situation ? «Il y a eu un mouvement de rejet de l’évolution de notre société, confirme notre invitée, avec l’urbanisation massive et peut-être aussi une urbanisation pas suffisamment encadrée, accompagnée. Ces choses-là se sont entassées au cours des années.»
La ministre ajoute encore: «Après, il y a des régions où c’est moins le cas car des métropoles font profiter davantage à leurs territoires et d’autres où elles sont repliées sur elles-mêmes (…) Toulouse, par exemple, ruisselle beaucoup plus sur son territoire que d’autres métropoles ! (…) Mais il y a un problème général de partage des richesses sur le territoire français.».
Notre invitée ajoute encore: «Et je pense que le découpage des régions, tel qu’il a été fait, n’a pas été suffisamment pensé. On a découpé pour découper pour faire des grandes régions avec l’idée que ‘big is beautiful !’ et, finalement, on n’a pas vu les cohésions de tout cela. Il faut donner des souplesses». Faut-il donc revenir sur ce découpage ? Pas forcément, à en croire Jacqueline Gourault. «Je ne suis pas sûre car il ne faut pas sans cesse chambouler les choses, car ça coûte très cher. Mais il faut gérer autrement» pour rapprocher le citoyen des centres de décisions.
Au sujet du non-cumul des mandats, la ministre explique «ne pas bien savoir» s’il faut revenir dessus. «On peut imaginer qu’on puisse être maire d’une commune de 500, 1000 habitants et en même temps être député ou sénateur. Après tout, c’est surement possible. Mais après, on va avoir le débat pour savoir à partir de quel niveau ce n’est plus possible…»