De la Russie à l’Empire ottoman, dans un contexte de dissolution des quatre grands empires, l’exposition présentée au Musée de l'Armée à Paris aborde une période méconnue de l’Histoire, faite de révolutions, de guerres civiles, d’importantes modifications des frontières et de créations de nouveaux États. Dans ce contexte sensible, la France est souvent amenée à intervenir, notamment avec son armée, avec ou sans le soutien de ses alliés. Les derniers soldats sont démobilisés en 1923.
En 1917, les combats semblent décroître à l’Est à la suite des révolutions russes de février et d’octobre, mais ils s’intensifient à l’Ouest. En 1918, la situation change avec la signature de l’Armistice le lundi 11 novembre et l’arrêt immédiat des combats à l’Ouest. Mais une nébuleuse de troubles internes, parfois de
guerres civiles et d’affrontements internationaux, s’installe entre les nouveaux pays issus de la décomposition des anciens Empires russe, ottoman, austro-hongrois et allemand. Il en résulte une violence et une instabilité dans l’est de l’Europe, dont les répercussions sont encore visibles aujourd’hui.
Les divers traités établis ont été âprement négociés et très vite contestés. Ainsi, le traité de Sèvres du 10 août 1920, entre la Turquie et les Alliés, est très profondément remanié et remplacé, moins de trois ans après, par le traité de Lausanne, signé le 24 juillet 1923.
L’exposition a pour ambition de suivre, à l’Est, de la Finlande au Liban, entre 1918 et 1923, le difficile remplacement des anciens empires par de nouveaux États-nations et l’émergence, à la faveur des différentes révolutions et contre-révolutions, d’une radicalisation totalitaire. Elle montre comment, dans ce contexte troublé, la France, forte de sa prépondérance militaire, tente, non sans difficulté, de ramener la stabilité dans la région, dans un partenariat complexe avec ses alliés.