Un conseil d’administration de Renault se réunira ce jeudi et devrait nommer un tandem composé de Thierry Bolloré et de Jean-Dominique Senard en remplacement de Carlos Ghosn à la tête du constructeur automobile français.
Renault a confirmé ce mardi qu’un conseil d’administration se réunira bien dans deux jours, jeudi 24 janvier. Le constructeur automobile n’a en revanche pas souhaité faire de commentaire sur les possibles successeurs de Carlos Ghosn.
Car ce mardi également, une source proche des discussions a indiqué que le poste de PDG de Carlos Ghosn, incarcéré au Japon depuis le 19 novembre, serait bien scindé en deux fonctions : une direction générale exécutive d’un côté, la présidence du conseil d’administration de l’autre.
Selon cette même source, Thierry Bolloré, qui était l’adjoint et le dauphin désigné de Carlos Ghosn, devrait être nommé directeur général, après avoir assuré l’intérim sur ce poste, alors que Jean-Dominique Senard, actuel patron de Michelin, deviendrait président du conseil d’administration de Renault.
Senard semblait avoir les faveurs du gouvernement
Le tandem Bolloré-Senard tient la corde, même si nul ne peut préempter la décision du conseil d’administration, a précisé ce responsable. La réunion devait démarrer à 10 h 0 jeudi.
Jean-Dominique Senard, 66 ans, devait passer la main en mai comme patron de Michelin et semblait avoir les faveurs du gouvernement français, alors que l’État est premier actionnaire de Renault avec 15 % du capital et près de 22 % des droits de vote.
Carlos Ghosn, mis en examen au Japon pour abus de confiance et malversations, s’est une nouvelle fois vu refuser une libération sous caution ce mardi. Sa détention provisoire court désormais jusqu’au 10 mars et peut être prolongée chaque mois. Selon son avocat, il risque de rester incarcéré des mois jusqu’à la tenue de son procès.
Malgré la présomption d’innocence
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait demandé mercredi dernier la convocation « dans les prochains jours » d’un conseil d’administration de Renault pour désigner un successeur à Carlos Ghosn.
Il avait expliqué précédemment à plusieurs reprises que, malgré la présomption d’innocence, si Carlos Ghosn devait être durablement empêché, il faudrait envisager son remplacement.