Après les annonces d’Edouard Philippe concernant un durcissement de la loi envers les casseurs, Yaël Braun-Pivet abonde dans le sens du Premier ministre: «Il est impératif de muscler notre appareil répressif vis-à-vis de ceux qui ne manifestent pas mais qui viennent pour casser et pour s’en prendre aux forces de l’ordre», explique-t-elle.
Elle ajoute: «Ce que je trouve très intéressant, c’est la possibilité d’augmenter les peines de ceux qui viennent avec un visage masqué pour manifester (…)». Mais attention: « Dès que l’on traite des sujets de sécurité, il s’agit toujours de faire une balance entre la liberté et la sécurité. L’objectif, c’est justement de préserver la liberté de manifestation mais de manifester dans le calme. Aujourd’hui, je crois que si j’étais gilet jaune et que je voulais exprimer ma colère et mes revendications, je serais inquiète de voir les manifestations telles qu’elles se déroulent et je n’irai pas manifester».
Depuis la première manifestation des Gilets jaunes, plus de 5 000 personnes ont été interpellées mais une poignée seulement ont été incarcérées. Le problème n’est-il pas là ? «Je ne crois pas, avance l’élue. La justice ne juge pas des faits mais juge une personne qui commet des faits, tempère-t-elle. Chaque dossier est particulier et le magistrat a sa liberté d’appréciation (…) Je ne crois pas que cela donne une image d’impunité, des peines sont prononcées».
Faire payer les casseurs: voilà l’un des aspects à creuser évoqué par le Premier ministre. Mais que se passe-t-il dans un cas comme celui du boxeur Christophe Dettinger, inquiété pour avoir frappé un représentant des forces de l’ordre mais bénéficiant désormais d’une cagnotte d’aides avoisinant les 100 000 euros ? «Cette cagnotte est stupéfiante, je me demande quel exemple on donne aux citoyens, à nos enfants, quand on voit qu’une personne qui s’en prend avec une telle violence aux forces de l’ordre est soutenue financièrement. Je suis sidérée», s’indigne la présidente de la Commission des lois.
Au sujet du grand débat national, Yaël-Braun Pivet dit attendre «des solutions». «Aujourd’hui, nous avons apporté un certain nombre de réponses aux revendications des Gilets jaunes, par la suppression de la taxe carbone, par un geste extrêmement fort sur le pouvoir d’achat (…) Il faut désormais se mettre autour de la table. Mais le grand débat national ne doit pas être une fourre-tout dans lequel s’exprime les revendications les plus diverses. Le Président a souhaité qu’il porte sur 4 grandes thématiques qui étaient les thématiques d’origine de la colère des Gilets jaunes et il faut s’en tenir».
Quid de l’idée d’annuler la suppression de la taxe d’habitation pour les 20% de Français les plus aisés ? «C’est une option, avance l’élue. Moi, je n’y crois pas trop en l’état».