Fidèle à la vocation de la Fondation François Sommer, le musée de la Chasse et de la Nature explore les différents aspects de la relation que l’homme entretient avec l’animal et l’espace naturel. À sa manière l’art rend compte de l’évolution de notre écosystème en traduisant et en orientant la perception des générations successives d’observateurs et de créateurs.
L’exposition Country Life – Chefs-d’œuvre de la collection Mellon du VMFA revient sur un moment de la civilisation occidentale, lié à la Révolution industrielle et l’essor des classes bourgeoises, qui tend à faire de la campagne un lieu voué à la villégiature.
Selon le modèle de la country life, issu de la culture britannique, la terre, l’animal domestique – et en particulier le cheval voient leur valeur productive associée à une valeur récréative.
La campagne devient un espace de loisir pour toute une classe sociale généralement issue des villes et entretenant la nostalgie d’une ruralité idéalisée.
En Angleterre, dès la fin du xv ème siècle, les sports équestres connaissent un remarquable
développement (courses, chasses à courre). Paradoxalement, cela coïncide avec le moment où l’industrie naissante tend à imposer la victoire des chevaux-vapeur sur leurs compétiteurs animaux.
Un genre artistique, particulièrement bien représenté dans l’école anglaise, la sporting paintingreflète cet engouement du groupe social dominant. Celui-ci va essaimer son modèle culturel vers les autres nations occidentales au gré du courant d’anglophilie qui caractérise le xix e siècle.
De ce côté-ci de la Manche, les peintres français, impressionnistes notamment, témoignent d’un autre aspect de la vie à la campagne. Ils révèlent comment, à proximité des villes, l’espace rural est investi par la petite bourgeoisie qui s’y adonne aux loisirs de plein air prônés par les théories
hygiénistes.