Gilets jaunes: «Jusqu’à présent, les CRS évitaient le contact. Ce n’est peut-être plus suffisant», considère Brice Hortefeux

2018-12-03 1

Après un nouveau weekend de mobilisation du côté des Gilets jaunes marqué par d’importants dégâts, la responsabilité du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner est-elle à mettre en cause ? «Par définition, répond Brice Hortefeux, il faut un responsable. Et le ministre de l’Intérieur assume à la fois les succès, les lacunes, les faiblesses. Ce qui est certain, c’est que nos forces de l’ordre sont épuisées».



Est-ce que les ordres étaient défaillants ? «Non, les effectifs étaient suffisants, affirme l’ancien ministre de l’Intérieur. 5 000 policiers et gendarmes de plus, en gros un policier pour deux manifestants ce qui est statistiquement tout à fait suffisant. Maintenant, la question qui se pose, c’est la stratégie. Jusqu’à présent, on évitait le contact. Cette tactique est-elle suffisante aujourd’hui» ?



Dans le même temps, Christophe Castaner a assuré que tous les effectifs de police étaient mobilisés. Une erreur, selon Brice Hortefeux: «Je ne suis pas sûr qu’il fallait le dire comme cela. C’est un signal de faiblesse pour ceux qui ambitionnent de casser, piller, voler». 



Pourtant, samedi, Brice Hortefeux a apporté son soutien aux Gilets jaunes. Le regrette-t-il pour autant ? «Non, assure-t-il, je pense que le gouvernement et le Président ont commis une erreur importante, celle de prendre ce mouvement pour un simple rassemblement de râleurs alors que c’est l’expression d’une contestation beaucoup plus profonde». 



Alors, comment sortir de cette crise ? «1) Soutien au mouvement des Gilets jaunes, explique Brice Hortefeux. 2), sanctions immédiates contre les casseurs, 3) un moratoire sur un certains nombres de sujets comme les taxes qui doivent encore pleuvoir en janvier, sur la hausse des prix de l’électricité et sur le prélèvement à la source».