Plusieurs chaînes de télé US - et même FoxNews - refusent de décider une campagne de pub de Donald Trump jugée "raciste"

2018-11-06 8,730

La chaîne Fox News, dont plusieurs présentateurs affichent leur soutien à Donald Trump, a retiré de l'antenne un message vidéo électoral de la campagne du président américain, qui dressait un parallèle entre un criminel mexicain et les convois de migrants en route vers la frontière américaine. La chaîne NBC en a fait autant et Facebook a indiqué à l'AFP avoir également retiré cette publicité de sa plateforme.

CNN avait de son côté refusé de diffuser la vidéo dès qu'elle avait été soumise à sa régie publicitaire et l'a qualifiée de "raciste". "Après examen, Fox News a retiré la publicité hier et elle n'apparaîtra plus ni sur Fox News ni sur Fox Business Network", a indiqué la présidente de la vente d'espaces publicitaires pour la chaîne, Marianne Gambelli, dans un message transmis lundi à l'AFP, à la veille d'élections parlementaires cruciales.

La vidéo commence sur des images de Luis Bracamontes, ressortissant mexicain condamné à mort en avril pour le meurtre de deux policiers en 2014. Outre la gravité des faits, l'affaire avait attiré l'attention des médias car Bracamontes avait accueilli le verdict de culpabilité en riant, promettant de s'échapper de prison et de "tuer plus de flics bientôt".

Dans la publicité, les images du Mexicain sont accompagnées de messages comme "Les démocrates l'ont laissé entrer dans notre pays" et "Les démocrates l'ont laissé y rester".

Le spot enchaîne sur des images des convois de migrants qui font actuellement route, depuis le Mexique, vers la frontière américaine.

Il montre aussi des migrants enfonçant des portes grillagées.

"Qui d'autre les démocrates laisseraient-ils entrer?", interroge la réclame, évoquant le scénario d'une victoire électorale des démocrates lors du scrutin de mardi.

Plusieurs médias américains ont relevé que Luis Bracamontes, plusieurs fois expulsé du territoire américain, y serait revenu pour la dernière fois entre mai 2001 et février 2002, soit sous l'administration Bush. Interrogé par des journalistes sur le caractère potentiellement choquant de ce message vidéo, le président, qui a fait du danger de l'immigration son principal thème de campagne, a répondu: