C’est une période charnière pour Tesla. Le constructeur américain doit impérativement augmenter sa capacité de production avec l’arrivée de cette petit Model 3 vendue 35000 $, premier prix aux Etats-Unis. En France, les tarifs ne sont pas encore dévoilés mais nous estimons le ticket d’entrée à 38500 €. Mais pour rouler avec une Model 3 Performance comme celle-ci, il faudra sans doute signer un chèque supérieur à 65000 €, sachant que ce modèle-là est vendu 64000 $ aux Etats-Unis. Dans tous les cas, l’utilisation des superchargeurs restera facturée en supplément, à savoir 20 centimes d’Euro par kWh. Sachant que la capacité de la batterie est d’environ 75 kWh, une recharge complète devrait revenir à un peu plus de 10 € en moyenne. Si intéressantes soient-elles, les considérations économiques ne permettent pas de répondre à la question : que vaut cette Model 3 sur la route. Avec sa grosse batterie et ses deux moteurs, l’un situé à l’avant, l’autre à l’arrière, pour une puissance cumulée d’environ 460 ch, cette Model 3 n’est pas avare en sensations. Voici la route idéale pour tester l’accélération de cette Model 3 Performance, forte de 600 Nm de couple : Tesla annonce un 0 à 100 km/h en 3,5 secondes. On va essayer de voir si tout cela est crédible ou pas : la réponse est oui ! C’est une voiture électrique mais c’est aussi une vraie sportive, si bien que le pied droit démange souvent le conducteur. Ce jeu-là ne lasse jamais sauf quand l’incidence sur l’autonomie est trop marquée. Annoncée pour 310 miles, soit 500 km environ, elle n’est réalisable qu’en évitant de prendre l’autoroute et en respectant scrupuleusement les limitations de vitesse. Si vous voulez profiter du comportement incisif, voire très vif de cette Model 3, si vous voulez vous retourner le ventre à chaque accélération, alors il faudra prévoir de vous arrêter beaucoup plus souvent. Ce que le planificateur de trajet gère parfaitement. En termes de confort, nous avons déjà connu mieux. L’amortissement est ferme et efficace, mais les plus vilaines saignées sont assez mal digérées par les grosses roues de 20 pouces chaussées de pneumatiques Michelin Pilot Sport. Aussi, l’absence de bruit moteur met en évidence les bruits de roulement et les sifflements aérodynamiques à haute vitesse. L’espace à bord est très correct, notamment à l’arrière avec beaucoup de place pour les jambes et un tunnel de servitude totalement effacé. Quant au coffre, avec 425 dm3 seulement, il apparaît bien peu logeable pour une voiture de cette envergure. Toutefois, il cache un énorme rangement sous le plancher et il est possible de loger une valise cabine sous le capot avant. Au poste de conduite, vous serez sans doute plus impressionnés par l’énorme écran 15 pouces positionné horizontalement que par la finition. Il bénéficie d’un très beau graphisme et s’avère assez simple d’utilisation, même s’il faut prévoir un long apprentissage pour en maîtriser les principales fonctionnalités. Quant aux défauts de finition, encore nombreux, Tesla a encore du temps pour resserrer les boulons, peut-être en faisant un stop sur l’usine dite de réassemblage, à Tilburg, aux Pays-bas. Je suis arrivé ici avec beaucoup d’a priori sur cette Model 3 et je repars plutôt convaincu. Elle est plaisante à conduire, très dynamique, très vive, et même plaisante à vivre, grâce il est vrai à un réseau de superchargeurs efficaces et très étoffé aux Etats-Unis.
