Jean-Vincent Placé condamné à trois mois de prison avec sursis pour violences et outrages.
L’ancien secrétaire d’État Jean-Vincent Placé a été condamné, ce lundi 10 septembre, à Paris, à trois mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende pour violences et outrages, lors d’une soirée alcoolisée en avril dans la capitale.
Le jugement est tombé ce lundi. Jean-Vincent Placé, ancien secrétaire d’État sous François Hollande, a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour des violences à l’encontre d’une étudiante de 20 ans et outrages à un agent. En avril dernier, cet ex-sénateur écologiste avait été interpellé ivre à la sortie d’un bar du VIe arrondissement parisien, dont il venait d’être expulsé par un videur après un incident avec une cliente. L’affaire était passée au tribunal en juillet et le jugement avait été mis en délibéré à la date de ce 10 septembre.
Cette nuit-là, il se trouvait avec un ami sénateur, qui lui n’avait pas été mis en cause, et présentait une alcoolémie de 1,16 g par litre de sang. « Espèce de tocards, vous ne savez pas qui je suis ! », avait-il notamment lancé aux policiers qui étaient intervenus.
En revanche, il a été partiellement relaxé des faits d’injure raciale qui lui étaient reprochés. Une injure adressée au videur a été retenue par le tribunal correctionnel de Paris : « Ici on n’est pas au Maghreb. » Des mots que le prévenu avait reconnu avoir prononcés, lors du procès le 10 juillet.
La condamnation ne sera pas inscrite au casier judiciaire de l’ex-sénateur, qui ne s’est pas déplacé au tribunal pour la décision. Il n’avait pu être joint dans l’immédiat.
Addiction à l’alcool
Ce jugement « me paraît sage », a réagi auprès de l’Agence France presse l’avocat de Jean-Vincent Placé, Kiril Bougartchev, joint par téléphone. « Le tribunal a fait la part des choses et n’a pas suivi des réquisitions trop sévères », s’est-il félicité.
Cette peine est en effet en deçà des réquisitions du parquet, qui avait demandé, outre une amende de 1 000 €, six mois avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve pendant deux ans comprenant une obligation de soigner son addiction à l’alcool. Le tribunal n’a pas prononcé d’injonction de soin.
« Un jour la cuirasse a commencé à se fendre »
Pour le procureur, Jean-Vincent Placé a exprimé dans ce dossier une forme de « désinhibition due à l’alcool mais aussi l’expression d’une forme de supériorité, de toute-puissance ». À la barre, l’ancien secrétaire d’État avait reconnu un comportement inapproprié mais s’était défendu de toute violence. « J’ai été rigolard, arrogant, prétentieux, peut-être même hautain. J’ai été extrêmement insistant et mon comportement était déplacé mais je n’ai pas été violent et n’ai pas prononcé de propos sexistes ni insultants », avait-il affirmé.
Au contraire, le videur, un colosse de près de deux mètres, ancien de la Légion, avait affirmé avoir entendu l’élu proposer à la jeune femme « de la thune » pour qu’elle danse pour son ami sénateur.