L'Orchestre national de France dirigé par Emmanuel Krivine joue "Foules", composé en 1922 - 1924 par Pierre-Octave Ferroud (1900-1936). Extrait du concert donné le 31 mai 2018 à l'Auditorium de la Maison de la Radio (Paris).
Organisateur de concerts et chroniqueur à Paris-Soir, en même temps que compositeur, Pierre-Octave Ferroud fut une personnalité importante de la vie musicale de l’entre-deux guerres. Il fut en particulier le créateur, en 1932, du Triton, société de musique « pour stimuler la création et la diffusion d’œuvres de musique de chambre ». « Ardent à la lutte, enthousiaste dans ses admirations et ses amitiés, féroce dans ses antipathies, il était l’image même de la vie, de l’entrain, de la bonne humeur. (…) Si on voulait camper Ferroud en deux mots, il faudrait dire : lucidité, dynamisme. On aurait défini à la fois l’homme et la musique », écrivait Claude Delvincourt.
Le catalogue de Ferroud, interrompu par sa mort accidentelle à trente-six ans, regroupe une trentaine d’opus : pièces pour le piano, musique de chambre, pages orchestrales, mélodies, sans oublier un opéra-comique (Chirurgie, 1927), un ballet et une participation à L’ Éventail de Jeanne, ballet collectif réunissant dix compositeurs dont Ravel, Schmitt, Milhaud, Poulenc, Ibert. Foules « évoque le grouillement d’une ville moderne, le halètement des souffles, la pulsation des cœurs », mais loin de tout programme descriptif. Page claire, fluide, elle s’inscrit dans la mouvance du groupe des Six dont Ferroud était proche et joue d’allusions au Stravinsky du Sacre du printemps et des Symphonies d’instruments à vent. Elle commence par deux thèmes et leurs variations : le premier, d’un tempo modéré, parfois orientalisant ; le second noté « très énergique ». Suivent un intermède, un passage fugué, un épisode en contrepoint. Le titre ne doit s’entendre que « dans une vue synthétique qui ne retient de l’âme collective d’une cité vivante que l’essentiel, le principal, l’universel. Le sujet proposé n’est qu’(…) un point de départ pour l’inspiration qui se libérera bien vite de tout lien trop étroit avec la vision première », écrit Paul Landormy dans son Histoire de la musique française après Debussy (Gallimard, 1943).
La musique de Ferroud était particulièrement appréciée du chef d’orchestre roumain Georges Georgescu qui l’invita à Bucarest. C’est en allant le voir que Ferroud mourut dans un accident de voiture près de Budapest. Poulenc écrivit à sa mémoire ses célèbres Litanies à la Vierge Noire .
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