On prend les mêmes et on recommence. L'an dernier, Emmanuel Macron avait décidé de bouder la traditionnelle interview présidentielle du 14 juillet pour s’exprimer devant le Parlement, réuni en Congrès à Versailles afin de présenter la feuille de route de son quinquennat. Cette année, le même scénario devrait se répéter pour "dresser un bilan et tracer des perspectives générales pour le pays", selon Christophe Castaner, mais aussi pour évoquer la réforme constitutionnelle, explique-t-il au Monde. "Ritualiser ce rendez-vous est un bon moyen de conforter sa présidentialité et d’inscrire son quinquennat dans l’héritage gaullo-mitterrandien", explique dans Le Monde un conseiller de l'Elysée. Et pourtant, il s'agit d'un pari risqué. Déjà l'an dernier, ce discours avait boycotté par les députés du groupe La France insoumise, qui y voyait une "dérive monarchique", rappelle Le Monde. Une contestation qui a grandi puisqu'elle atteint désormais le Parti socialiste. "Dans la République macroniste, Versailles occupe une grande place et le Premier ministre une place de plus en plus réduite. Si c’est pour nous annoncer qu’il entend changer la Constitution, deux conseils des ministres y auront déjà été consacrés. Si c’est pour nous dire que tout va bien, il a déjà eu deux émissions sur mesure pour nous le chanter", analyse durement dans Le Monde le patron du PS Olivier Faure. "Comme il n’a pas le courage de mener de vraies réformes, il préfère faire des discours", tacle le chef de file des députés Les Républicains Christian Jacob, qui dénonce dans Le Monde "un exercice narcissique" de la part d'un président "imbu de lui-même". Dans l'immédiat, la date de ce rendez-vous très attendu n'a pas été fixée, même si cela devrait avoir lieu début juillet.