Naomi Musenga s’est éteinte le 29 décembre 2017 après que son appel au Samu soit ignoré par une opératrice du service de secours.
Première conséquence concrète après la mort de Naomi Musenga, une jeune femme de 22 ans, dont lappel a été négligé par le Samu de Strasbourg. Lagent, une assistante de régulation médicale, qui a pris cet appel, a été suspendue administrativement à titre conservatoire par la direction des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a appris BFMTV de source syndicale. Lemployée avait déjà été transférée de service le 2 mai afin quelle ne soit plus en contact avec les patients. Enfin, linstitution a ouvert, le 3 mai, une enquête en interne afin de "faire toute la lumière sur les faits".
Cette décision a été saluée par les collègues de lagent, tous interrogés dans le cadre de plusieurs enquêtes ouvertes. "Le directeur général a pris la meilleure des décisions, cest-à-dire de protéger lagent puisque lenquête administrative va se poursuivre", détaille Jean-Claude Matry, du syndicat CTFC des CHU de Strasbourg, qui indique que lopératrice reconnait avoir réagi de manière "désinvolte" mais décrit une personne investie dans son travail. "Depuis des mois et des mois, il y avait une pression (...), assure le syndicaliste. Cest une personne volontaire qui ne rechignait pas à remplacer du monde, sauf que ce jour-là, il y avait un trop-plein."
Le 29 décembre dernier, Naomi Musenga contacte à 11 heures du matin le Samu de Strasbourg en raison de violents maux de ventre. Une opératrice téléphonique va la diriger rapidement vers SOS Médecin sans prendre en compte les supplications de la jeune mère de famille qui lance au bout du fil "je vais mourir", daprès un enregistrement de la conversation rendu public. Juste avant, on entend cette agent, qui ne transfère pas lappel au médecin régulateur comme le veut la procédure, railler Naomi avec une femme du Centre de traitement des alertes des pompiers du Bas-Rhin. La jeune femme de 22 ans est morte quelques heures après.
"On la baladée, déplore avec force sur BFMTV le père de Naomi Musenga. Ils se sont moqués delle. On la laissée comme ça, on a raccroché alors que quelquun est en train de supplier et de demander de laide en disant quelle est en train de mourir et cest ma fille!"
La famille réclame désormais des réponses, et notamment savoir si Naomi aurait pu être sauvée en cas de prise en charge rapide. "Vous le savez Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, a fait part de son indignation, une enquête interne est menée par lhôpital de Strasbourg ainsi quune enquête qui a été diligentée par lInspection générale des Affaires sociales et qui va être menée", rappelle ce mercredi le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Mardi, la ministre de la Santé avait parlé de "graves dysfonctionnements".
"Ca nest évidemment pas notre conception de ce quest un service public quel quil soit, et encore moins dun service public qui a à faire à des personnes qui sont en grande détres