Concessions portuaires en Afrique. Vincent Bolloré en garde à vue.
L’industriel breton est soupçonné de corruption dans le cadre de l’attribution de concessions portuaires en Guinée et au Togo. Selon le journal Le Monde, Vincent Bolloré est actuellement entendu dans le cadre de ce dossier dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre.
Le groupe Bolloré aurait-il facilité l’arrivée de chef d’États africains en échange de concessions portuaires en Guinée et au Togo ? Voilà la question centrale qui est actuellement posée par les enquêteurs de la police judiciaire de Nanterre à Vincent Bolloré.
Selon le quotidien Le Monde, le milliardaire breton a été placé en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour « corruption d’agents publics étrangers ». Le groupe Bolloré aurait pu, selon la justice, œuvrer via sa filiale de communication Havas, pour faciliter l’accès au pouvoir de certains dirigeants africains.
La justice cherche depuis plusieurs années déjà à éclaircir les conditions d’obtention en 2010 de deux des seize terminaux à conteneurs opérés par le groupe Bolloré sur le continent africain, l’un à Lomé, au Togo, l’autre à Conakry, en Guinée.
Une perquisition avait déjà eu lieu dans cette affaire en avril 2016 au siège du groupe Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine).
Attributions « licites »
Sollicité il y a douze jours sur ce même sujet, l’avocat du groupe, Olivier Baratelli, avait affirmé que les attributions des deux concessions évoquées étaient « parfaitement licites et normales ». « Le groupe Bolloré souhaite préciser que, face à une concurrence exacerbée, c’est sa seule expérience, son réseau industriel, son expertise portuaire depuis plus de 30 ans, sa position de leader sur le continent africain et les investissements très importants qu’il y réalise (plus de 2 milliards d’euros sur les huit dernières années […] qui lui permet de se voir attribuer, seul ou en partenariat, des concessions portuaires », expliquait alors l’avocat.
Sur les soupçons de prestations auprès de dirigeants africains par Havas, Me Baratelli avait ajouté : « Alléguer que des concessions portuaires avec de tels investissements industriels pourraient être liées à des prestations de communication d’Havas, relève d’une méconnaissance lourde de ce secteur industriel ».