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Il est l'un des atouts de la politique macroniste, et l'outil de choix pour mettre en place la vision qu'a le président de l'éducation. Sur France 2 jeudi soir, Jean-Michel Blanquer a brillé, une nouvelle fois, dans L'Émission politique. Lui qui était encore un inconnu du grand public il y a seulement quelques mois est aujourd'hui devenu un pilier du gouvernement d'Édouard Philippe. Selon un sondage réalisé en fin d'émission auprès de plus de 1 000 personnes, la prestation du ministre a convaincu quelque 71 % des téléspectateurs, un score record. Il a notamment déclaré espérer rester le plus longtemps possible à son poste. « Mais ça ne dépend pas que de moi, cela dépend de la confiance du Premier ministre et du président en particulier. »
« Si vous me demandez jusqu'où j'irai, j'irai jusqu'au ministère de l'Éducation nationale. C'est une ambition suffisamment grande en soi, il y a énormément de choses à faire, il faut du temps pour faire avancer les choses », a-t-il ajouté. Au lendemain de l'annonce de sa réforme radicale du baccalauréat, promesse d'Emmanuel Macron, la presse, pratiquement unanime, encense le ministre de l'Éducation. « Blanquer, chouchou de la classe », écrit L e Parisien, « Blanquer s'impose comme l'atout réformateur », avance Le Figaro. Pour le directeur de la rédaction de Libération, Laurent Joffrin, la réforme « obéit à une dose de bon sens ». La Croix titre sur le « pari » de Jean-Michel Blanquer de « changer l'école ». Seule L'Humanité accuse le ministre de « lessiver le bac ».
Plus de portable au collège
Pour cet ancien recteur et numéro deux officieux du ministère sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui ambitionne de restaurer la « confiance » dans l'école, cette soudaine notoriété va de pair avec une forte popularité. Jean-Michel Blanquer a confirmé son projet d'interdiction du portable à l'école et au collège pour la rentrée prochaine, qui se fera à partir d'expériences déjà mises en œuvre dans certains établissements. « Ça peut prendre des formes différentes, comme des casiers, ou mettre (l'objet) dans un petit sac dans un cartable », a-t-il dit. « Nous allons offrir un choix de plusieurs solutions techniques aux établissements. »
Il veut également « travailler » pour améliorer le pouvoir d'achat des enseignants, « insuffisant », avec comme première mesure la tenue de la promesse de campagne d'Emmanuel Macron d'une prime de 3 000 euros par an pour les professeurs en éducation prioritaire. Pour les autres professeurs, « il y aura d'autres mesures de ce type, ça va se faire dans le temps, à la mesure des moyens ». Selon Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos, « à force d'être sur tous les fronts et dans de nombreux médias, il émerge ». Depuis son arrivée au gouvernement, Jean-Michel Blanquer a en effet multiplié les annonces : réduction des effectifs dans les CP défavorisés, retour des évaluations, détricotage des réformes du collège et des rythmes scolaires...