Gestion écologique : Accueillons la biodiversité en ville

2017-10-20 373

Initiée en 2011 par l'Agence régionale de la biodiversité (ARB) en Île-de-France, anciennement Natureparif, la cartographie de l’« objectif zéro pesticide » en Île-de-France permet de connaître l’état des pratiques des collectivités franciliennes sur les espaces dont elles ont la gestion (directe ou indirecte). Cet observatoire des pratiques indique pour les seules collectivités que l’usage des pesticides est encore très important sur la voirie, les terrains de sport et les cimetières.

Les évolutions récentes de la réglementation apportée par la loi Labbé depuis le 1er janvier 2017, oblige à un changement rapide des pratiques des collectivités pour que celles-ci soient en règle. Les démarches engagées sur les espaces concernés n’en sont pas toutes au même stade. Les espaces verts sont souvent des sites pionniers sur lesquels les gestionnaires commencent l’arrêt des pesticides. Les sites labellisés EcoJardin, référence de gestion écologique des espaces verts, en sont une preuve avec 80 % de parcs, jardins, squares et espaces naturels aménagés labellisés dans toute la France depuis 2012 (sur 341 sites labellisés) contre seulement 5 % de cimetières et d’accompagnement de voirie. Un travail reste donc à faire pour ces espaces, et ce d’autant plus pour la voirie qui est concernée par l’interdiction d’usage des pesticides. Les retours d’expérience du label EcoJardin pour d’autres types de gestionnaires d’espaces (foncières, bailleurs, zones d’activité économique…) montrent que ces acteurs prennent la suite des collectivités sur l’arrêt de l’usage des pesticides et constituent un vivier important d’amélioration des pratiques.

L’arrêt de l’usage des pesticides nécessite un changement global de la manière de gérer les espaces

L’hypothèse du simple remplacement des molécules chimiques, très efficaces au regard des objectifs poursuivis, par des traitements alternatifs poursuivant les mêmes buts est non seulement démenti par les faits mais de plus elle ne répond pas aux multiples aspirations nouvelles, multifonctionnelles, liées à la présence de nature en ville, aux fonctions écologiques remplies par cette nature ainsi qu’à l’arrêt de la perte de biodiversité à toutes les échelles. C’est pourquoi il faut accompagner l’arrêt de l’usage des herbicides, insecticides, fongicides… afin d’aider les gestionnaires à passer à une gestion écologique qui intègre de manière globale tous les aspects environnementaux, économiques et sociaux.