Ingrid Betancourt s'adresse à la France : remerciement

2008-07-03 1

"Les conditions de nos libérations ont été complètement surréalistes, raconte Ingrid Betancourt. Nous étions levés depuis cinq heures du matin. Ils (les geôliers des FARC) nous avaient demandé de ranger nos affaires et ils nous ont fait attendre toute la matinée en nous disant qu'ils ignoraient ce qui allait se passer".

Selon le ministre colombien de la Défense Juan Manuel Santos, l'armée avait infiltré des hommes parmi les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), chargés de surveiller les otages. Ces derniers étaient parvenus à faire croire aux geôliers des FARC que des dirigeants de l'état-major des rebelles voulaient rencontrer les otages et qu'il fallait dans cet objectif les regrouper.

"Une heure avant que les hélicoptères n'arrivent, dit Ingrid Betancourt, j'ai parlé avec le commandant (des FARC) Asprilla et il m'a dit que nous allions tous monter dans un hélicoptère et que nous irions dans un endroit qu'il ne connaissait pas pour parler avec un dirigeant des FARC. Asprilla pensait qu'il s'agissait d'Alfonso Cano (le nouveau chef des rebelles)".

Un seul des deux hélicoptères s'est posé, selon les militaires colombiens, et le second est reparti.

"Quand les passagers de l'hélicoptère sont descendus, la confusion a été totale. C'étaient des membres des FARC, ils étaient avec eux, certains même avaient des chemises à l'effigie du Che Guevara".
"Après avoir neutralisé les deux commandants FARC qui étaient montés avec nous dans l'hélicoptère, le chef de l'opération a crié : "Nous sommes l'armée nationale, vous êtes libres".

"A ce moment, nous avons ri, sauté de joie, je pensais que c'était un miracle".