Alain Delon, son ancien compagnon, une rose blanche à la boutonnière, et aussi Johnny Hallyday, Carla Bruni, Claudia Cardinale..., de nombreuses célébrités ont rendu vendredi un émouvant hommage aux côtés de près de deux mille anonymes à Mireille Darc lors de ses obsèques en l'Église Saint-Sulpice à Paris. « Telle une étoile filante, Mireille Darc a traversé le temps en laissant des parcelles de rêve et d'amour », a déclaré dans son homélie Monseigneur Jean-Michel Di Falco, avant que le violoncelliste Dimitri Maslennikov interprète la suite n° 6 de Bach.
Des centaines d'admirateurs de l'actrice, morte dans la nuit de dimanche à lundi à Paris à 79 ans, étaient massés derrière les barrières de sécurité devant le parvis de l'église. Dans l'église bondée, Alain Delon était au premier rang, au côté de Carla Bruni, non loin du mari de l'actrice, Pascal Desprez. Visiblement éprouvé, l'acteur avait affirmé au lendemain de la mort de son ancienne compagne qu'« elle était la femme de [sa] vie ». « Sans elle, je peux partir moi aussi », avait ajouté celui qui a partagé l'existence de Mireille Darc durant quinze ans après leur rencontre sur un tournage en 1968.
Était également présent le fils de l'acteur, Anthony Delon, qui avait lui aussi rendu hommage à la comédienne. « Elle aussi m'a élevé » et « a toujours eu des mots bienveillants », avait-il dit.
Elle était lumineuse, elle avait la beauté et l'autorité.
Parmi les nombreuses personnalités figuraient Johnny Hallyday avec son épouse Laeticia, la maire de Paris Anne Hidalgo, l'ancien ministre de la Culture Jack Lang, les réalisateurs Serge Moati et Alexandre Arcady, Robert Hossein et sa femme Candice Patou, Line Renaud, Marc-Olivier Fogiel et Jean-Pierre Foucault. Étaient également présents Claire Chazal, Philippe Labro, Muriel Robin, l'écrivain Paul-Loup Sulitzer, le chanteur Jean-Jacques Debout, le producteur de spectacles Gilbert Coullier, le président de l'Académie des César et producteur Alain Terzian, et Marcel Campion, président des Forains de France.
« Elle était lumineuse, elle avait la beauté et l'autorité. Elle était une femme libérée, mais elle était croyante à sa façon, Mireille Darc n'aurait pas aimé qu'un curé lui dicte sa vie », a dit le père Jean-Loup Lacroix. Philippe Labro a salué sa « hauteur de comportement dans la simple acceptation du départ avec dignité et courage ». « Elle a su si bien vivre qu'elle a appris à mourir », a affirmé le journaliste et écrivain. Jean-Pierre Foucault a ensuite lu la première lettre de saint Jean aux apôtres.
Avant le début des obsèques, Alain Delon s'était incliné devant le cercueil noir laqué entouré de nombreux bouquets de fleurs blanches, qu'elle « aimait particulièrement », selon son mari. Une photo de Mireille Darc, souriante, était installée au pied de l'autel. À l'issue de la cérémonie, les hommes ont suivi le cercueil se tenant par l'épaule et la taille, unis dans le chagrin, sous les applaudissements de la foule, selon la tradition pour les obsèques d'artistes. Le corbillard, escorté par des motards de la police nationale, a ensuite pris la direction du cimetière du Montparnasse où devait avoir lieu l'inhumation.
« C'était une actrice très discrète. Je l'aimais pour ce comportement exemplaire, mais aussi parce qu'elle jouait très bien. Je l'apprécie depuis toujours », a dit Andrée, 75 ans, venue assister à la cérémonie. Pour Jacqueline, 65 ans, « c'était une personne très bien et modeste. Ses documentaires sur les prostituées [l]'ont beaucoup touchée ». Après une traversée du désert professionnelle et de gros ennuis de santé au début des années 80, l'actrice s'était lancée dans la réalisation de documentaires sur des sujets de société (greffes d'organes, cancer, prostitution, femmes SDF). Sa dernière réalisation consacrée à l'excision doit être prochainement diffusée sur France 2.
Atteinte depuis l'enfance d'un souffle au cœur, elle avait subi en 1980 une opération à cœur ouvert, et avait été de nouveau opérée en 2013. https://is.gd/nbLE04