Si la bande dessinée continue à se développer tout au long du XIXe siècle, c’est aux Etats-Unis, vers 1900, qu’elle prend une nouvelle ampleur. La guerre que se livrent deux grands patrons de presse, Joseph Pulitzer et William Randolph Hearst, est l’un des moteurs de cette expansion. Avec le fameux Yellow Kid de Richard Outcault, le phylactère s’impose, dans le prolongement du phonographe d’Edison.
L’auteur le plus marquant de la période est incontestablement Winsor McCay (1867-1934). Les métamorphoses sont au cœur des séquences qu’il dessine avec une incroyable liberté, s’appuyant sur les possibilités du rêve. Les « Sunday Pages » de Little Nemo in Slumberland correspondent aussi à la conquête de l’espace de la planche et au triomphe de la couleur.
Mais McCay est aussi, avec les Français Emile Reynaud et émile Cohl, un des pionniers du dessin animé. C’est entièrement seul qu’il anime Little Nemo, avant de faire vivre Gertie le dinosaure, puis de reconstituer la catastrophe du Lusitania.