La Deuxième Guerre d'Indochine trouve son origine dans la première (1946-1954), conflit qui opposa la France à la Ligue pour l'Indépendance du Viêt Nam, fondée et dirigée par le leader révolutionnaire Hô Chi Minh. Occupé par les troupes japonaises durant la Seconde Guerre mondiale jusqu'en août 1945, les guérilleros du Viêt-Minh, profitant du vide créé par la reddition du Japon, s'emparèrent de la capitale Hanoï. L'empereur Bao Dai, replacé sur le trône par les Japonais, abdiqua pour devenir conseiller spécial au premier gouvernement de la nouvelle République Démocratique du Viêt Nam (RDVN), dont la déclaration d'indépendance fut faite à Hanoï le 2 septembre 1945, sur la place Ba Dinh, en un cérémonial confucéen de changement dynastique. En abdiquant, Bao Dai a déclaré [réf. nécessaire] préférer être citoyen d'un pays libre, plutôt qu'être souverain d'un pays subjugué. La reconquête coloniale par la France de son ancienne colonie, en 1945-1946, puis l'impossibilité pour les gouvernements vietnamien et français de s'accorder sur un modus vivendi, conduisit, en décembre 1946 à la Première Guerre d'Indochine. La bataille décisive eut lieu au printemps 1954 lorsque le Viêt-Minh attaqua le camp retranché français de Diên Biên Phu, dans le nord du Viêt Nam. Le 8 mai 1954, après un siège de 55 jours, les Français capitulèrent.