pas directement celui-ci : le scrutin se fait au suffrage indirect. Chacun des cinquante États élit un nombre de « grands électeurs » égal au nombre de ses Représentants et Sénateurs soit un total de 538 (100 au titre du Sénat, 435 au titre de la Chambre des représentants, 3 pour le District fédéral de Columbia). L’État le plus peuplé, la Californie, dispose de 55 votes et les 8 États les moins peuplés n’en ont que 3 chacun. Les partis politiques nomment leurs listes de grands électeurs lors des conventions politiques par États. Un grand électeur ne peut faire partie du Congrès ou être membre dun bureau fédéral5. En principe, les votes populaires devraient être exprimés en faveur d’un grand électeur. Dans la pratique, les bulletins de vote sont rédigés sous la forme « grand électeur en faveur de tel ticket » ou mentionnent simplement le nom des candidats. De plus, dans tous les États sauf deux, le Maine et le Nebraska, le mode de scrutin donne toutes les voix de l’État (selon « the winner-takes-all system » : principe du tout-au-vainqueur) au candidat arrivé le premier (le Maine et le Nebraska donnent deux voix au vainqueur de lÉtat et une voix au vainqueur de chaque district congressionnel). C’est ce qui explique la disparité entre les résultats populaires qui, lors des dernières élections, étaient proches entre Républicains et Démocrates, et les résultats des grands électeurs qui donnaient une majorité souvent écrasante à l’un des candidats. À titre d’exemple, on peut citer l’élection présidentielle de 1972 où le candidat républicain Richard Nixon a été élu avec plus de 95 % des voix des grands électeurs alors qu’il n’avait emporté que 60 % des voix populaires. Une des critiques de ce mode de scrutin est que le président élu peut ne pas être le candidat ayant recueilli le plus de suffrages populaires. Théoriquement au moins, un candidat pourrait être élu avec 21,91 % du v