de cet énorme corpus, encyclopédique au sens le plus pur du terme, puis sa récupération

2017-07-25 1

de classification systématique des sciences, en sinspirant à la fois de la source grecque et des apports arabes43. Le califat de Cordoue entreprend de marquer sa puissance par une intense activité culturelle. Le poète Ibn Abd Rabbih y rédige vers 900 le Collier unique (al iqd al-farid), qui aborde en 25 chapitres des questions variées, allant de lart de gouverner aux connaissances religieuses, en passant par les généalogies, lhistoire des califes et lart épistolaire44 Al-Fârâbî, qui était nourri des écrits de Platon et dAristote, rédige vers 950 une Énumération des sciences (Ihsa al-Ulum) dans laquelle il subordonne les disciplines religieuses (grammaire, théologie et jurisprudence) aux sciences théoriques (logique, métaphysique, éthique)45. Cet ouvrage sera traduit en latin et se répandra dans le monde occidental46. La plus importante encyclopédie de lépoque est le Rasâ’il al-Ikhwân al-Safâ’, une œuvre anonyme collective rédigée probablement dans la seconde moitié du xe siècle par Abu Sulayman al-Maqdisi et les Ikhwan al-Safa (Frères de la pureté), établis à Bassorah en Irak. Cette société secrète réformiste shiite, qui cherchait à réconcilier le Coran avec la philosophie grecque et le néo-platonisme, présente le savoir comme le chemin de lillumination de la raison. Leur encyclopédie se compose de 52 traités scientifiques. Cest le premier exemple connu dencyclopédie réalisée par un collectif dauteurs47. Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi (865-925) est un lettré persan auteur du Kitab al-Hawi fi al-Tibb, remarquable somme médicale en 22 volumes, qui sera traduite en latin au xiiie siècle, sous le titre Liber Continens. Le Persan Muhammad ibn Ahmad al-Khwarizmi, mort en 976, est lauteur de lencyclopédie Mafātīḥ al-ʿulūm. Cet ouvrage en langue arabe couvre un large éventail de savoirs, qui vont de la théologie à la linguistique de larabe, en passant par le droit, lhistoire et ce quon